Au moment où les dirigeants du monde entier ainsi que les États constitutionnellement responsables discutent des questions d’enjeux planétaires, notre pays, la Guinée, sombre et s’enfonce profondément dans l’abîme à cause d’une junte arrogante et sans repères.
S’il nous faut une preuve que la dictature se pérennise en Guinée, et que la junte s’inscrit dans une logique despotique de confiscation du pouvoir, il suffira d’écouter les sorties déshonorantes du Colonel Amara Camara et du Premier Ministre de la transition, Bernard Gomou, contre le Président de la Guinée-Bissau et Président en exercice de la CEDEAO, Umaru Embaló.
Le FNDC prévient le CNRD qu’aucun guinéen ne tombera dans leur discours pseudo-panafricaniste hypocrite et dénué d’intérêt général. C’est au nom du « peuple » et de la « souveraineté de la Guinée » que le Colonel prédateur se croit en droit de défendre les prétendues actions de rectification institutionnelle contre la volonté de la CEDEAO de rejeter les 36 mois proposés par la junte.
La Direction de la Communication et de l’Information de la Présidence, l’encre de la dictature, a très bien mis à contribution le décor tant sur la forme que le fond du discours. Comme quoi, toute tyrannie se nourrit de la complicité de ceux qui, hier, ne se fatiguaient pas de dénoncer la tyrannie des autres.
Malheureusement, le CNRD et son équipe de communication (Primature et Gouvernement) ne maîtrisent pas les arcanes de la diplomatie et sont peu au fait du fonctionnement de la CEDEAO : formellement, il n’est pas interdit qu’un sommet de la CEDEAO se tienne à l’extérieur de l’espace de l’Institution; le Président en exercice de la CEDEAO n’a pas besoin de consulter ses pairs pour s’exprimer publiquement, car sa parole, ne faisant pas l’objet d’un accord entre les chefs d’État, n’engage pas la CEDEAO.
Le Président Embaló est en droit de donner le ton et d’indiquer la voie à suivre surtout qu’en matière de traitement, la nébuleuse CNRD a été largement favorisée, plus d’un an sans réelles sanctions. L’action diplomatique du CNRD et du valet Premier Ministre de transition se limite aujourd’hui à revendiquer une souveraineté primaire, vide et superficielle, au fond, celle de la kalachnikov. Comment parler de souveraineté alors que le pays est sous perfusion de l’aide extérieure ?
Avant de critiquer le manque de transparence de la CEDEAO, que le colonel sanguinaire explique au peuple de Guinée où sont passés les revenus de nos ressources naturelles, un an après le coup d’État. Comme on dit, le ridicule ne tue pas : alors même qu’elle marche sur sa propre Charte, la nébuleuse CNRD ose critiquer l’inaction de la CEDEAO devant les changements constitutionnels ! Le Colonel Amara Camara est vraiment amnésique, les 110 morts par balles de 2019 à 2022 du FNDC ne sont-ils pas le fait de l’irresponsabilité de l’armée guinéenne et des forces spéciales qui ont été vues de tous les Guinéens le 21 mars 2020 dans le grand Conakry et pendant la lutte contre le troisième mandat dans tout le pays. La force du CNRD, c’est le bruit des bottes et sa capacité à acheter des consciences en faisant des leviers du crime.
Les Guinéens ne sont pas dupes. Eux qui connaissent le prix du pain et de l’essence, eux qui, soumis aux pouvoirs des armes, eux, ces populations appauvries et humiliées, savent ce qu’est véritablement un État souverain. Immonde, telle se résume la sortie du Colonel sanguinaire. La souveraineté n’est pas un bain de bouche. Il ne s’agit de se gargariser de propos nauséabond de souveraineté. La subversion des concepts est une logique des tyrannies : on nomme souveraineté le désir de dominer et de tuer l’autre. Oui, le sanguinaire Doumbouya appartient à la nouvelle génération, mais c’est celle qui n’ose pas le changement et donc préfère naviguer dans des eaux souillées de la tyrannie.
Le FNDC invite la CEDEAO à prendre toute la mesure de la défiance et de l’arrogance affichées par la nébuleuse CNRD. Il est temps que la CEDEAO réaffirme son autorité en prenant des décisions historiques contre la nébuleuse du CNRD afin d’éviter à la Guinée un futur bain de sang et de larmes. Car, fort de notre conviction morale, nous ne lâcherons rien et sommes déterminés à mener le combat, même au prix de la mort.
Le panafricanisme réel n’est pas l’alliance des putschistes de la sous-région. Leur soi-disant panafricanisme se résume à se serrer les coudes mutuellement, entre gouvernements illégitimes et criminels.
Le FNDC rappelle au CNRD que le peuple souverain de Guinée dont il fait référence s’est fortement mobilisé contre le régime dictatorial d’Alpha Condé et ce ne sont pas des putschistes arrivistes au gré de leurs intérêts personnels qui l’embobineront.
Conakry, le 22 septembre 2022
Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons !
La Coordination Nationale du FNDC