En dégageant le rôle du Ministre de la santé et de l’Hygiène publique, fonctions qu’il exerçait à l’époque du CNDD, le médecin-Colonel Abdoulaye Cherif Diaby a expliqué sa version des faits dévant le tribunal de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.

A l’en croire, un Ministre de la santé en temps normal doit veiller à la promotion de la santé publique. En période de crise dit-il, chercher à mobiliser des moyens pour soigner, secourir toutes les victimes.

Pour revenir aux faits relatifs au massacre du 28 septembre, il dit être choqué après avoir vu les corps le lendemain des exactions.

« J’étais vraiment quand j’ai vu les corps et les blessés. C’est raison qui m’a conduit à prendre des dispositions. Parce que tous les blessés sans distinction de sexe, d’ethnie, de religion doivent être pris en charge. Nous en avons fait notre maximum. Je n’ai pas été informé qu’il y a eu la présence des militaires à Donka. On m’a présenté à la morgue de Donka un nombre de 57 morts. Je ne sais pas le nombre de blessés parce qu’étais au niveau de tous les compartiments », a-t-il déclaré.

Selon l’ordonnance de renvoi, il est consigné que l’ancien Ministre de la santé avait injurieux les blessés et refoulé nombreux d’entre eux en empêchant les médecins traitants de faire correctement leur travail. Contre cette déclaration, le colonel Abdoulaye Cherif Diaby répond : « aucun blessé n’a été injurieux, ni refoulé je suis désolé de l’apprendre ici. Tout ce qui est rapporté est une contrevérité, parce que je n’ai empêché aucun médecin d’exercer son travail conformément au sermon d’Hippocrate ».

Sur sa relation avec l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara, il abonde dans une logique de franche collaboration en exonérant sa responsabilité dans les événements du massacre du 28 Septembre : « j’ai travaillé dans le même camp que Moussa Dadis Camara. Peut-être c’est parce que j’étais à la disposition de tout le monde qu’il aimait souvent parler mon nom lors des rencontres médiatisées ».

« Sinon, je n’ai jamais été informé, ni assisté à une réunion à la veille du massacre du 28 septembre.  Tout ce que je savais, il y avait une marche. Après la morgue de Donka au lendemain du massacre, je suis allé à Nongo et après au camps militaire Alpha Yaya Diallo. Une fois au camp, j’ai dit au président Dadis de prendre des dispositions ».

Pour la suite des débats, l’affaire a été renvoyée ce mardi, 15 novembre 2022.

TAOB