Alors que le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit, le ministère public a tiré la sonnette d’alarme le 23 novembre dernier sur des menaces dont certains de ses membres font l’objet. Ces menaces dont le parquet de Dixinn faisait allusion ont été proférées par le biais d’un système informatique par Fanta Pierre Délamou contre le substitut du procureur Abdoulaye Babady Camara.
Devant le tribunal de première instance de Kaloum ce lundi, 5 décembre 2022, le mis en cause a répondu de ses actes en reconnaissant les faits qui lui sont reprochés.
« C’est moi qui ai écrit le message sur Facebook, disant que le procureur blague avec sa vie. Nous le suivons depuis la forêt. Mais, je regrette d’avoir fait cela et je demande pardon”, a indiqué M. DELAMOU à la barre.
Poursuivant, le jeune homme de 31 ans dit être mal compris : « j’ai dit ça en faveur du procureur, parce que connaissant Pivi, en tant que militaire bien formé. J’ai juste été mal compris. Je craignais pour le procureur qui se disputait avec un homme que j’estime puissant ».
Pour le parquet de Kaloum, la phrase du prévenu l’incrimine dans cette affaire : « le prévenu a agi en toute connaissance de cause ».
Dans ses réquisitions, le procureur Mohamed Bangoura demande au tribunal de condamner Fanta Pierre Délamou à un an de prison et à 30 millions de francs guinéens d’amende.
De même, l’avocat de la partie civile, Me Abou Camara, a demandé au tribunal de condamner le prévenu au paiement d’un franc symbolique à la partie civile pour tout préjudice confondu.
De son côté, Me Cécé Victorien Théa, avocat de la défense, a plaidé pour de larges circonstances atténuantes en faveur de son « client qui selon lui n’avait que de bonnes intentions » quand il écrivait les mots qui lui ont valu des ennuis judiciaires.
Finalement, le président du tribunal a déclaré Fanta Pierre Delamou coupable du délit de menace par le biais d’un système informatique lui est reproché.
Pour la répression, le juge Ibrahima Sory 1 Tounkara a condamné le prévenu à 12 mois de prison dont 9 mois assortis de sursis et au paiement d’un million de francs guinéens d’amende. Il a également condamné Fanta Pierre Délamou au paiement d’un franc symbolique au profit de la partie civile à titre de dommage et intérêts.
Aissata BALDE