Le ministre de la Justice avait annoncé que c’est imminent. Et hier le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), Aly Touré, l’a confirmé. Le procès de l’ancien premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana et de ses anciens collaborateurs, en détention depuis 10 mois, va être lancé le 15 mars prochain. Et c’est avec étonnement que les avocats de l’ancien chef du gouvernement ont appris la nouvelle. En tout état de cause, ils menacent de ne pas s’associer audit procès.
De fait, l’annonce de la date d’ouverture de son procès intervient au moment Ibrahima Kassory Fofana, en proie à quelques soucis de santé, est hospitalisé dans un établissement sanitaire de la place. Indépendamment de cette dimension, Me Dinah Sampil, un de ses avocats, joint au téléphone, soutient la décision du collectif de ceux qui le défendent est que « s’il n’est pas libéré avant le début du procès, nous ne prendrons pas part ». Cette position, l’avocat l’explique par le fait qu’à l’en croire, « tous les mandats qui ont conduit notre client à la maison d’arrêt de Conakry ont expirés ». Il en conclut que le maintien de ce dernier en détention relève de « l’abus ».
Pour rappel, suivant le mandat dépôt qui a conduit Dr Ibrahima Kassory Fofana, Oyé Guilavogui, Mohamed Diané en prison, depuis le 6 avril 2022, ils sont poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, blanchiment de capitaux, enrichissement illicite…
Oussaye Lamine