Elle est la troisième victime à comparaitre devant le tribunal criminel de Dixinn ce 17 avril 2023. Il s’agit de Djenabou Bah qui se dit victime de coups et blessures et non de viol contrairement au procès-verbal des magistrats instructeurs.

Dans ses témoignages, elle dit avoir trouvé à l’esplanade du stade du 28 septembre le colonel Claude Pivi, ministre de la Sécurité présidentielle d’alors, entrer au stade avec un groupe de militaires : « Vers 10h-11h, les tirs ont commencé. Quand ils ont jeté les gaz lacrymogènes, les filles ont commencé à tomber.  Le premier béret rouge que j’ai observé, c’est Pivi. Il est rentré avec ses hommes en tirant ».

Ce n’est pas tout. Lorsque Toumba est rentré au stade les gens ont commencé à fuir a-t-elle raconté.  « Les gens ont pensé qu’il est venu les arrêter. Il est monté vers les tribunes. Mais les militaires tiraient. Certains manifestants priaient au ‘‘ Sahara’’. On a trouvé un homme en civil qui nous a barré la route.  On a tenté d’escalader le mur en vain. On nous a frappé avec des matraques. Des civils détenaient des couteaux pour nous contraindre de faire ce qu’ils voulaient.  On est resté là-bas jusqu’à 14h, on a dit que pour qu’on nous laisse sortir, il faut qu’on lève les bras en disant ‘‘ à bas les élections’’. Finalement, on était obligés d’obtempérer. On a dit ça et on nous a laissé sortir. On a trouvé refuge dans une concession où on a trouvé une vieille qui a chauffé de l’eau pour nous pour qu’on se lave et elle nous a servi à manger », a-t-elle laissé entendre.

En plus des coups reçus, les manifestants, selon elle, ont été aspergés d’eau chaude.

Après les explications de la victime, les avocats de la défense ont demandé au tribunal de retirer cette dame de la liste des parties civiles. Pour eux, ce n’est pas la plaignante qui comparaît.

De son côté, le ministère public a indiqué que, puisque Djenabou Bah comparaît en tant que victime et non accusée, le tribunal peut décider de prendre en compte ou non ses déclarations.

 

Finalement, le tribunal a décidé de suspendre l’audition de la partie civile Djenabou Bah jusqu’au lundi 24 avril prochain.

TAOB