Charlotte Daffé, Ministre de la pêche et de l’économie maritime

Incontestablement, au lendemain de la prise du pouvoir par le CNRD, le 5 Septembre 2021, le secteur de la Pêche et de l’Economie Maritime se trouvait dans un état alarmant. Les maux dont il souffrait avaient pour noms : Insuffisance des infrastructures de soutien à la production, à la conservation, à la valorisation et à la commercialisation des produits de pêche, gouvernance et insalubrité des débarcadères et des points de vente de poisson… qui ont nécessité des remèdes immédiats.

Tels maux, tels remèdes ! Autant on dit que la Guinée est un scandale géologique, autant on dit qu’il est le château d’eau de l’Afrique. C’est pourtant une réalité. Nos eaux fluviales comme maritimes sont riches en poissons de bonne qualité et autres produits de l’eau. Mais pourquoi nos mamans reviennent toujours des marchés en pleurant ou en se plaignant du coût ou même du manque de ces produits ?

Quand on dit par exemple que sur 235 ports de pêche artisanale, seuls 12 étaient aménagés. Sans compter la menace permanente de la pratique de la pêche illégale, non déclarée et non règlementée, la forte utilisation des filets de pêche en mono-filament et autres équipements non règlementaires, la surexploitation des ressources halieutiques, le faible niveau de développement de la pisciculture, l’insuffisance de personnel qualifiés, des problèmes de délimitation formelle de la frontière sud de la zone économique et exclusive, de quoi s’en alarmer.

Comme premier remède, l’actualisation du cadre politique, stratégique, juridique et institutionnel du secteur, qui a nécessité l’élaboration du Plan Stratégique Halieutiques 2023-2027 de la République de Guinée et Besoins d’Investissement pour le Secteur suivi de l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du Plan d’action de la stratégie halieutique.

Autres dispositions, le déploiement du personnel dans les services déconcentrés sur l’ensemble du territoire national.

En effet, plus de 300 cadres et agents du MPEM ont été affectés dans les services déconcentrés.

Les résultats sont tangibles :

L’amélioration de l’approvisionnement du marché local en poisson. Conséquences, 373 888 tonnes en 2022 contre 309 042 tonnes en 2021, soit une augmentation de 21%, la mise sur le marché de 218 860 tonnes de poisson au cours du premier semestre 2023, soit une augmentation de 3% par rapport à la même période en 2022.

Ouverture d’une ligne de crédit de 22 milliards de GNF au FODA pour soutenir l’approvisionnement du marché local en poisson, l’installation des poissonneries modernes, l’acquisition d’embarcations, intrants de pêche artisanale ainsi que le développement de la pisciculture

Application du principe de l’unicité des caisses dans la gestion des recettes provenant de la pêche, toutes les recettes du Département sont versées au compte du trésor public et l’apport du département au Trésor Public est de 10 millions USD en 2022.

Par ailleurs, dans le cadre du Programme d’Appui à la Pêche Artisanale, projet prioritaire Présidentiel, la mise à disposition des intrants de pêche, matériels et équipements de sécurité maritime dont :

  1. 000 nappes de filets conventionnels

24.910 paquets d’hameçons

4500 rouleaux de cordage de filets

350.000 rouleaux de bobines de filet

2000 gilets de sauvetage

500 bouées de sauvetage. La fourniture de 110 moteurs hors-bords, 830 filets règlementaires, 1786 rouleaux de cordages, 17.700 bobines de fil, 21 000 flotteurs, 21.000 plombs et trois (3) projecteurs pour l’éclairage des débarcadères ont été acquis grâce à la Coopération Japonaise.

Aménagement (en cours) de vingt-cinq (25) points de vente du poisson au kilogramme dans le grand Conakry. La réalisation de 05 projets communautaires dont l’installation des fermes piscicoles dans quatre (4) régions naturelles, La réalisation des infrastructures de conservation (hangars de fumage, fabrique de glaces) à Témenetaye. Aussi, cinq (5) points d’eau ont déjà été réalisés dans les ports de Boulbinet, Temenetaye, Bonfi et le marché de poisson de Kenien.

Sur la mise en œuvre des réformes institutionnelles et administratives, un manuel de procédure est en cours de validation

Amélioration des conditions de travail à travers la poursuite des infrastructures de base en cours, la rénovation du siège du Ministère et celles des Directions et EPA. L’acquisition de 39 engins roulants   dont : 3 minibus, 4 pickups et 32 motos pour améliorer les conditions de travail au niveau Central et déconcentré

Renforcement de la Coopération et la relance de l’exportation des produits halieutiques vers le marché de l’Union Européenne. Après 16 ans d’interdiction, nous avons le mérite d’avoir débloqué cette situation grâce à un regain de confiance

La révision du cadre juridique et règlementaire du secteur pour une meilleure maitrise de l’accès aux ressources halieutiques et la gestion durable du secteur

Aménagement du port de pêche de Kaporo et les infrastructures de conservation et de transformation des produits sont réalisés avec l’appui de la coopération japonaise

Appui au développement de la pisciculture familiale vers le système intensif à travers l’organisation de voyage d’échange pour les pisciculteurs pilotes, la construction de fabriques d’aliments de poissons et d’écloseries

Redynamisation des organes de gouvernance du Département et la Transparence dans le secteur ;

Le déclenchement du processus d’adhésion de la République de Guinée a l’initiative pour la transparence des pêches (FITI) ;

Amélioration de la gestion et la gouvernance des débarcadères de pêche, une dynamique interministérielle a été enclenchée sur la problématique de gestion des débarcadères. Sur 234 débarcadères de pêche artisanale, Il a été décidé de supprimer ceux qui ne répondent pas aux normes sécuritaires et autoriser seulement 38 débarcadères de pêche artisanale sur le littoral en plus des 5 débarcadères de pêche semi-industrielle retenus.

Appui à la réorganisation des professionnels de la pêche qui a abouti à l’élection d’un nouveau bureau de la Confédération Nationale des Pêcheurs de Guinée (CONAPEG) et la redynamisation de cette structure faitière.

Le carénage du navire de recherche scientifique. Don du peuple Japonais depuis 2003, cet outil d’évaluation scientifique des ressources halieutiques a été mis en état en partenariat avec la JICA ;

Le renforcement de la surveillance des eaux maritimes pour lutter contre la pêche illicite non déclarée et non règlementée

Mise en place d’un système pérenne de nettoyage des débarcadères de pêche en collaboration avec ENABEL.