Alors que le syndicat des professionnels de la presse de Guinée a déploré trois blessés, lors de la violente répression de la marche pacifique du 16 octobre 2023, contre le musellement de la presse, le porte-parole du gouvernement réclame des preuves pour justifier ce qu’il qualifie d’accusation contre les autorités.
« Personne de vous ne peut diffuser une image où on voit un de vos confrères (journalistes ndlr) en train d’être brutalisé par la police, si vous sortez ça, ils seront poursuivis qu’ils soient policiers ou gendarmes… », a déclaré le jeudi 19 octobre le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo.
Selon le Ministre des Télécommunication et de l’économie Numérique, usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants est une méthode légale : « Dans la répression normale, c’est les lacrymogènes. Ce sont des armes conventionnelles pour disperser une foule. Ce n’est pas du tout violent ni agressif. S’ils avaient utilisé des armes de guerre, on aurait dit quoi ? Qu’ils auraient été violents ou agressifs. Mais les gens travaillent dans le calme, c’est comme si on demandait à un journaliste de dénoncer une turpitude dont il est témoin, ce n’est pas violent de dire les faits, comme dénoncer quelqu’un qui a été corrompu, c’est de l’information, c’est des faits »,
Plus loin, le porte-parole du gouvernement affirme que les journalistes n’ont pas du tout été brutalisés : « Ce que la presse dénonce ce n’est pas ce qui s’est passé. Les gens, même en courant ils peuvent tomber, ça arrive. Ce n’est pas pour autant qu’il faut dire que les gens ont été agressés, violentés, (…). Quand vous allez à des manifestations, vous allez respirer du gaz, il y en qui l’ont fait avec nous (moment où il était dans l’opposition ndlr) ».
Pour terminer, le ministre s’est réjoui de l’intervention de la police en déplorant l’exercice d’une manifestation interdite : « dans quel état au monde l’Etat peut dire que c’est interdit, les journalistes se lèvent pour dire, on va marcher ? Ça ne se fait nulle part. Lorsqu’un Etat interdit, il y a des voies de recours, les cours et tribunaux sont là pour contester. Mais lorsqu’on dit qu’on va braver l’interdit, évidemment, la paix publique incombe à l’Etat, il va la garantir. Dieu merci il n’y a pas eu de fracturés, ni de blessés graves ou des morts. C’est très bien quand la police intervient comme ça ».
TAOB