Depuis quelques mois, la presse guinéenne est dans l’œil du cyclone. Aux restrictions des sites internet et de l’accès aux réseaux sociaux, est venu s’ajouter le brouillage des ondes de certaines radios privées, plongeant la corporation dans le désarroi. Les autorités ont franchi le rubicond en mettant aux arrêts le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPP). Sa détention préventive provoque une levée de boucliers des défenseurs de la liberté de la presse et de l’accès à l’information. La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), apporte son soutien son soutien au SPPG et à Sékou Jamal Pendessa. A l’issue d’une réunion tenue ce jeudi, 25 janvier 2024, à la Bourse du travail, la CNTG condamne les poursuites engagées contre le syndicaliste et appellent à la mobilisation générale de ses membres, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) a publié une déclaration lue par Sophie Daniel Kourouma, 2ème secrétaire générale adjointe administrative de la structure. Ci-dessous, la déclaration de la CNTG :
« C’est avec une profonde indignation que les travailleurs (ses) ont appris l’arrestation arbitraire et l’incarcération du camarade de lutte, Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) dans la journée du vendredi 19 janvier 2024.
Cette date de triste mémoire qui rappelle les évènements douloureux du 22 janvier 2007, sonne comme un coup du sort à l’endroit de toutes les bonnes volontés qui luttent pour l’avènement de l’État de droit, de la démocratie, de la justice, des libertés, devoirs, et droits fondamentaux, fréquemment violés et confisqués dans notre pays.
En effet 27 ans après, les tristes événements de Janvier- Février 2007, voilà que la Guinée plonge à nouveau dans la spirale de la violation des droits des travailleurs (ses) dont le seul crime est de réclamer des gouvernements de notre pays, le respect de leurs engagements proclamés dans le préambule de la charte de la transition du 05 septembre 2021.
Le camarade Sékou Jamal Pendessa et ses compagnons de lutte, payent le prix de leur amour pour notre cher pays : Le prix de leur détermination à défendre la justice et l’égalité de tous les guinéens et non celles des forts contre les faibles.
Leur « crime » aussi est celui d’avoir osé brandir les aspirations de tout un peuple à la liberté d’expression et au droit d’information publique consacrés par la loi L002 portant droit d’accès à l’information publique en vigueur.
L’usage d’internet est aujourd’hui un moyen de communication ordinaire et un outil de travail pour toutes les administrations publiques, mixte et privée.
La suspension de ses moyens de communication au moment où plusieurs utilisateurs des entreprises et sociétés ou des privés, pratiquement le télétravail dans le cadre de leur contrat professionnel, est une atteinte grave au droit du travail pourtant reconnu par la charte du CNRD en son article 35 et le gouvernement de la transition.
Cette suspension a amplifié le chômage des milliers de personnes, notamment des jeunes, à travers les mesures de mise au chômage technique pratiqué dans plusieurs entreprises.
Camarades travailleurs et travailleuses de Guinée
L’heure est grave pour notre pays qui s’achemine inexorablement vers une crise sociale aux conséquences imprévisibles.
Conscient de cette situation et viscéralement attaché au respect des droits fondamentaux des travailleurs, la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’injustice dont est victime le camarade Sékou Jamal Pendessa et ses camarades qui n’ont fait qu’exercer leur droit et devoir syndicaux.
Elle condamne avec la dernière énergie toutes les mesures administratives et judiciaires prises pour priver le camarade Sékou Jamal Pendessa de ses droits fondamentaux.
La CNTG lance un appel pressant au mouvement syndical guinéen, à tous les travailleurs /ses de Guinée pour une mobilisation générale en vue d’exiger la libération sans condition du secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée.
La CNTG invite tous les élus syndicaux du sommet à la base à une réunion le mardi 30 janvier 2024 pour une action de soutien et de solidarité forte à l’endroit du SPPG et de son secrétaire général.
Elle décide également de saisir dès ce jour, les institutions africaines et internationales, notamment L’OUSA, la CZI-Afrique, l’OTAO, la CSI et l’organisation internationale du travail pour une plainte contre le gouvernement guinéen pour atteinte grave aux droits syndicaux sur la personne du secrétaire général du SPPG.
La CNTG réaffirme sa détermination à toujours lutter pour la satisfaction des légitimes aspirations des travailleurs (ses) de Guinée de tous secteur confondu.
Tous et toutes unis pour sauvegarder nos droits à la liberté !
Vive la CNTG !
Vive le mouvement syndical guinéen !
Vive la solidarité des travailleurs (ses) de Guinée !
Vive la justice pour tous(es) !
Vive la paix en Guinée !