« Mon père scientifique m’a dit : Abdourahamane écrit sur le droit africain, on ne doit pas laisser la place aux Occidentaux de venir écrire pour nous. Il faut vulgariser ta thèse et confirmer ta personnalité dans le domaine des élections. C’est ainsi que nous avons entamé le processus avec son appui en faisant toutes les corrections possibles avant de déposer l’œuvre aux éditions Harmattan Sénégal ».
Voilà comment Dr Abdourahamane Diallo a exprimé sa gratitude à l’égard de son préfacier Pr Saidou Nourou Tall, lors de la cérémonie de présentation et de dédicace de son ouvrage intitulé ‘‘Elections Nationales et Organisations Internationales en Afrique’’ à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia-Conakry le samedi, 11 mai 2024.
Devant de nombreuses personnalités de l’Université, responsables d’institutions, éminents juristes et professionnels du droit, l’auteur a exposé le contenu de son œuvre en ces termes : « Le titre de ce livre est provocateur et évocateur. Il laisse entrevoir une certaine tension entre deux notions qui semblent antagonistes, à savoir les élections nationales et les organisations internationales. Les élections sont généralement considérées comme relevant du domaine de la souveraineté des États. Cependant, de nos jours, il existe une sorte de collaboration entre les États et les organisations internationales dans l’organisation des élections ».
Publié par les éditions Harmattan Sénégal, ce livre qui traite de l’intervention des organisations internationales dans les processus électoraux est structuré en deux parties selon l’auteur : « La première partie aborde les justifications de l’intervention des organisations internationales en prenant pour exemples la Guinée qui avait accepté que la CENI soit présidée par un étranger en 2010, la Côte d’Ivoire qui avait également accepté la certification de son processus électoral par les organisations internationales, et le Mali où les organisations internationales ont une forte implication. En ce qui concerne le fondement juridique de l’intervention, nous avons évoqué la Charte Africaine de la Démocratie, des élections et de l’Alternance, le protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, ainsi que d’autres textes non contraignants tels que des accords et résolutions. Les exigences démocratiques, les droits de l’Homme et la bonne gouvernance sont également des justifications de cette intervention, qui peut également être motivée par l’idée de solidarité internationale ».
« Dans la deuxième partie, nous abordons les modalités de l’intervention, à savoir l’intervention par légitimation et par assistance. Dans le cadre de la légitimation, il s’agit de l’observation et la certification internationale des élections, tandis que l’assistance comprend le soutien technique, financier et politique », a précisé l’enseignant-chercheur et expert-évaluateur.
Dans son discours, le Pr Daniel Lama, recteur de l’UGLC-SC, s’est félicité de l’exploit réalisé par l’auteur et a encouragé tous les enseignants-chercheurs à cultiver l’excellence et contribuer à la transformation de la société : « Dr Abdourahamane Diallo, comme certains de nos jeunes enseignants-chercheurs, est un modèle à suivre en raison de son engagement pour la culture scientifique. Il a su valoriser son parcours et ses compétences, car il a compris que la performance nécessite des défis, du courage et du travail. C’est grâce au travail que nous serons respectés, que nos étudiants et enseignants-chercheurs seront fiers de notre institution et de notre nation. Essayons de travailler dans ce sens et de faire confiance à notre système et à nos autorités. Engageons-nous pour que notre pays, voire notre continent, soit puissant dans les siècles à venir ».
Pour le Pr Saidou Nourou Tall, préfacier de l’ouvrage, Dr Abdourahamane Diallo est un jeune modèle qui incarne la responsabilité et l’excellence : « Quand un jeune a les mains propres, il peut manger à la même table que les adultes. Dr Abdourahamane Diallo est quelqu’un de très simple et accessible. Nous nous sommes rencontrés lorsqu’il suivait son master en Droit de l’Homme et Droit International Humanitaire. Après sa formation, je l’ai accueilli à Dakar où nous avons discuté, et j’ai commencé à l’encadrer. Entre lui et moi, c’est une relation d’amitié entre un père et un fils. Je n’ai jamais eu à le rappeler à l’ordre et chaque fois qu’il veut entreprendre quelque chose, il m’en informe ».
« Concernant l’ouvrage, il aborde un sujet très intéressant. Aujourd’hui, il est difficile ‘’imaginer des élections nationales sans la présence des organisations internationales en tant qu’observateurs, assistants électoraux ou certificateurs. En tant qu’ancien membre du Conseil Constitutionnel du Sénégal et ancien vice-président du Conseil Constitutionnel, je sais à quel point il est essentiel de bénéficier du soutien des organisations internationales pour organiser des élections. L’ouvrage de ce jeune guinéen contribue à éduquer et à informer sur la responsabilité des États africains et des organisations dans le processus électoral », a-t-il conclu.
Thiero Amadou Oury BALDE, spécialiste des questions juridiques et judiciaires.