L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 315 millions de dollars pour le Soudan, alors que la crise humanitaire dans le pays s’aggrave. La directrice de l’USAID, l’ambassadrice Samantha Power, a souligné que la situation au Soudan devenait de plus en plus difficile après la fermeture du passage d’Adré, ce qui menace le pays de la pire famine au monde en raison de l’entrave à l’acheminement de l’aide humanitaire.

 

Les déclarations de Power ont été faites lors d’un point de presse avec l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield. Power a noté que le Soudan fait face à une crise humanitaire qui pourrait surpasser la famine qui a coûté la vie à un quart de million de Somaliens en 2011. Elle a averti que le scénario le plus inquiétant est que le Soudan pourrait connaître la pire famine depuis celle qui a frappé l’Éthiopie au début des années 1980.

Power a souligné qu’environ 12 millions de personnes au Soudan et dans les pays voisins cherchent un refuge sûr, les déplacés souffrant de graves pénuries de soins médicaux en raison de l’arrêt des opérations dans 80 % des hôpitaux des zones de conflit. Elle a ajouté que les travailleurs humanitaires s’efforcent de fournir des médicaments et de transporter les patients vers les quelques centres de santé de terrain restants, ou d’administrer des traitements médicaux urgents.

 

Power a également annoncé que l’USAID et le Département d’État des États-Unis fourniront plus de 315 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaire pour soutenir le peuple soudanais, et elle a exhorté tous les partenaires internationaux à se tenir aux côtés du Soudan.

 

Par ailleurs, l’ambassadrice des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que les massacres à motivation ethnique au Darfour occidental à la fin de l’année dernière, ainsi que la détérioration de la sécurité alimentaire et la fermeture par les forces armées soudanaises du passage frontalier crucial d’Adré, ont contraint des milliers de personnes à fuir leurs foyers. Elle a souligné qu’environ 25 millions de Soudanais ont un besoin urgent d’aide humanitaire et de protection, avec jusqu’à 15 % de la population des zones les plus touchées du Darfour et du Kordofan risquant de mourir d’ici la fin septembre 2024.

 

Thomas-Greenfield a souligné qu’il s’agit de la plus grande crise humanitaire sur la planète et a averti qu’elle pourrait encore s’aggraver. Alors que la saison des pluies approche, le passage frontalier d’Al-Tina, déjà insuffisant et entravé par des obstacles, deviendra bientôt impraticable. Elle a noté que El Fasher, l’un des derniers refuges sûrs pour les civils, a été soumis le mois dernier à des bombardements aériens et des tirs indiscriminés.

 

Elle a évoqué la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies la semaine dernière, qui a abouti à une résolution exigeant la fin du siège et des attaques à El Fasher. La résolution appelle à un cessez-le-feu local immédiat dans et autour de la ville, à la protection des civils, et exhorte le Secrétaire général à recommander des mesures pour protéger la population. Elle exige également que l’aide humanitaire puisse circuler librement au Darfour et dans tout le Soudan conformément au droit international, y compris la réouverture du passage frontalier d’Adré pour permettre l’acheminement de denrées alimentaires et de fournitures médicales essentielles au Soudan.

 

Dans un contexte connexe, l’activiste international Hassan Ghazaly, fondateur du Réseau de Solidarité Mondiale, a souligné la nécessité pour les médias mondiaux de mettre en lumière la crise soudanaise, notant qu’il s’agit actuellement de la plus grande crise humanitaire en Afrique. Il a souligné l’importance pour les agences internationales de secours et de développement de jouer leur rôle en soutenant les pays voisins du Soudan, compte tenu de la pression économique causée par l’afflux de réfugiés soudanais, en particulier sur la République arabe d’Égypte, qui n’a cessé de tendre la main au peuple soudanais.

Source : nations-unis