Malgré le rejet de la décision concernant l’affaire du massacre du 28 septembre par certaines parties au procès, qui ont annoncé leur intention de faire appel, les organisations de défense des droits humains continuent de se réjouir. C’est notamment le cas du Groupe Afrique pour la Justice et la Responsabilité, dont nous vous proposons la déclaration ci-dessous :
« Le Groupe Afrique pour la Justice et la Responsabilité (AGJA) se félicite du procès et de la condamnation des responsables du massacre du stade de Conakry en 2009, en Guinée. Le Groupe félicite les autorités guinéennes impliquées dans cette décision historique, espère sincèrement qu’elle apportera un sentiment de justice et de réconfort aux victimes et à leurs proches, et souligne l’importance que des réparations soient accordées à ceux qui ont souffert de l’attaque du 28 septembre 2009.
Le 31 juillet, un tribunal de Conakry a prononcé la condamnation de l’ancien président Dadis Camara, de son aide de camp Aboubacar Diakité, et de l’ancien secrétaire d’État Moussa Thiegboro Camara, pour crimes contre l’humanité. Les accusations incluent la torture, l’enlèvement et le viol.
L’AGJA adresse ses félicitations aux organisations de la société civile et aux groupes représentant les victimes pour leurs efforts remarquables en faveur de la responsabilité, notamment, mais sans s’y limiter, à l’Association des Victimes, Parents et Amis du Massacre du 28 septembre, à l’Organisation guinéenne des droits de l’homme et à la Fédération internationale des droits de l’homme. L’AGJA félicite ces groupes et d’autres pour leur travail crucial en cours visant à aborder l’ensemble des atrocités commises en Guinée et à tenir tous les responsables pour compte. L’AGJA souligne également l’importance pour le gouvernement guinéen de répondre aux préoccupations de ses professionnels du droit d’une manière qui reflète et respecte l’état de droit.
Le procès et la condamnation reflètent le rôle essentiel joué par les systèmes de justice nationaux dans le traitement des crimes internationaux, y compris ceux perpétrés par des hauts responsables de l’État. En 2009, la Cour pénale internationale a initié un examen préliminaire des atrocités alléguées commises le 28 septembre de cette année. L’examen a été conclu en 2022, lorsqu’il est devenu clair que la Guinée était active, ainsi que disposée et capable d’enquêter et de poursuivre de manière authentique et efficace les responsables des décès de plus de 150 personnes, et des violences perpétrées contre beaucoup d’autres. Le procès et la condamnation sont donc une justification et une indication de la pertinence continue du principe de complémentarité, une caractéristique centrale du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
L’AGJA espère que la justice rendue favorisera la guérison des victimes du massacre du stade de Conakry. Il est crucial qu’avec la condamnation obtenue, des réparations suivent. En effet, le tribunal a accordé une somme de 200 millions à un milliard de francs guinéens à cette fin, et l’AGJA souligne l’importance de s’assurer que ces sommes soient dûment versées aux victimes ».
Synthèse de TAOB