Conakry le, 02 Décembre 2019 –
Messieurs les Ministres ;
Messieurs les Ambassadeurs ;
Messieurs les Représentants des Institutions Républicaines ;
Messieurs les Membres de la délégation Saoudienne ;
Messieurs les anciens Ministres et Secrétaires Généraux des Affaires Religieuses ;
Respectés Chefs Religieux Musulmans et Chrétiens ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Départements ministériels, de la Société Civile, des Partis politiques, des Associations Islamiques d’hommes de femmes et de jeunes;
Messieurs les participants ;
Distingués Invités ;
Nous sommes heureux d’être ici réunis au nom de l’Islam, à l’appel du Secrétariat Général des Affaires Religieuses, pour ouvrir la cinquième Conférence Islamique nationale.
Je tiens tout d’abord à vous traduire les salutations fraternelles de Son Excellence Monsieur le Président de la République, le Professeur Alpha CONDE, qui m’a chargé de le représenter à cette importante cérémonie, à laquelle il aurait souhaité participer en personne comme à l’accoutumée. Mais hélas, cette conférence le trouve loin de Conakry.
Je voudrais ensuite vous adresser mes chaleureuses félicitations pour avoir réussi le pari de l’organisation de cette cinquième édition, avec une si grande mobilisation.
A l’ensemble des participants et singulièrement à la forte délégation saoudienne, je souhaite la chaleureuse bienvenue et un agréable séjour à Conakry.
Mesdames et Messieurs,
La Conférence islamique nationale est avant tout l’occasion d’identifier les voies et moyens permettant de consolider les structures à la base du Secrétariat Général des Affaires Religieuses, dans leur fonctionnement et dans le nécessaire renforcement des capacités des cadres qui les animent.
Je ne doute guère que de vos échanges sortiront des recommandations concrètes pour répondre à ces impératifs.
Par ailleurs, il n’est pas superflu de tenir compte du contexte actuel de notre pays. Les assises de la Conférence islamique nationale, devraient être mises à profit en effet, pour sensibiliser les croyants et citoyens de Guinée à la culture de la paix, à la culture de la tolérance, à la culture du pardon et de la patience.
Ces valeurs, comme vous le savez, sont incontournables pour le renforcement de l’Unité nationale, du tissu social, de la cohésion sociale et du vivre ensemble.
Je suis heureux d’observer que vous avez parfaitement cerné cette dimension de nos attentes en plaçant la présente édition sous le thème: «L’Islam, Religion de Paix, de Tolérance et du Juste Milieu».
Vos assises, les présentes assises seront ainsi l’occasion d’harmoniser le contenu des messages à véhiculer à l’adresse de la population croyante de Guinée pour promouvoir la quiétude sociale, la morale et la citoyenneté.
Il s’agit là d’une responsabilité patriotique mais aussi d’une obligation hautement religieuse chère à toutes les religions monothéistes, à laquelle tous les acteurs doivent s’astreindre: leaders religieux, associations religieuses, responsables de centres de mémorisation et foyers coraniques, Secrétariat Général des Affaires Religieuses et l’ensemble de ses structures.
Mesdames et Messieurs,
La collaboration franche et pacifique qui a existé de tout temps entre les Musulmans et les Chrétiens est aussi un atout précieux pour notre pays. Cette symbiose a fait ses preuves lorsque notre pays a été confronté à des moments d’épreuve.
Nous devons capitaliser sur cet acquis et nous donner les mains pour davantage sensibiliser, éduquer et former nos fidèles Musulmans et Chrétiens, pour éviter au pays de tomber dans les extrémismes dangereux, sous l’emprise de groupes qui n’ont rien à voir avec les religions dont nous parlons.
Mesdames et Messieurs,
Dans son discours de bienvenue, le Secrétaire Général des Affaires Religieuses nous a rappelé que le Prophète Mohammed, Paix et Salut sur Lui, a toujours appelé ses compagnons à éviter la Fitna ou la « confrontation », car les conséquences fâcheuses de la fitna atteignent souvent de pauvres innocents qui n’ont aucune part de responsabilité dans son déclenchement.
Dans le même ordre d’idée, il me plait de rappeler, que le Prophète Mohammed, Paix et Salut sur Lui, qui n’a jamais rien dit de son propre chef, et qui ne dit que ce qui lui a été révélé, s’adressant à ses compagnons leur a dit : « un jour viendra où les gens seront confrontés à la Fitna ».
Alors un des compagnons présents lui demanda : « quels sont ses signes annonciateurs oh envoyé d’Allah ? ».
Le messager lui répondit : « …Quand il y aura un manque de confiance dans les rapports entre les gens ».
Le demandeur poursuivit: «que faudra-il faire pour éviter ses conséquences quand elle se présentera à nous oh messager (…).
Le Prophète répondit : «C’est de rester à la maison puis de tenir sa langue en suivant ce qui est utile pour toi-même ».
De ces deux exemples mesdames, messieurs, nous tirons la sage leçon que la confrontation et les querelles permanentes doivent quitter l’esprit de nos concitoyens.
En tout état de cause, il ne faut jamais oublier que nous sommes avant tout guinéens et resterons guinéens. Nous partageons le même sol. C’est pour cela que la Guinée devrait être mise au-dessus de tout et de tous.
Ce pays que nous ont légué nos ancêtres est ce lopin de terre que Dieu a concédé à tous les guinéens. Le devoir patriotique, civique et religieux qui incombe à chaque citoyen est d’apporter sa pierre à la construction de l’édifice commun et non à la destruction de cet édifice ; et de contribuer positivement à la sauvegarde de cet édifice.
Je voudrais mesdames, messieurs, vous exhorter à mettre à profit les quatre jours consacrés aux travaux de cette conférence pour vous acquitter honorablement de la tâche qui est la vôtre dans le cadre de la préservation des valeurs cardinales de notre glorieuse religion que sont : la paix, la tolérance, l’acceptation de l’autre dans ses différences, l’amour du prochain, le respect de la personne humaine, de sa dignité et de ses biens.
J’ai bon espoir qu’à la sortie de cette conférence, l’Islam, en République de Guinée, se portera davantage mieux et que les différents représentants que vous êtes, du sommet à la base, seront davantage outillés pour servir la cause de notre religion et œuvrer pour la paix et la stabilité dans notre pays.
C’est sur ces mots d’espoir que je déclare ouverts les travaux de la Vème Conférence islamique nationale.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
Ibrahima Kassory Fofana
Premier Ministre, Chef du Gouvernement
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement