Cellou Dalein Daillo et sa suite étaient ce mercredi 12 septembre en plénière au QG de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG).
Au cours de cette rencontre de plusieurs heures, les opposants au régime condé se sont penchés sur l’actualité sociopolitique et institutionnelle du pays.
D’office porte-parole de circonstance, Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo a commencé par déplorer le retard de la mise en ouvre du récent accord politique relatif à l’installation des élus locaux.
« Nous avions déjà pris contact avec lui (le général Bouréma Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, NDLR). Il nous a rassurés que tout sera mis en œuvre pour que ces conseils communaux soient installés dès l’arrivée du dernier convoi de la Mecque parce que beaucoup de conseillers élus seraient au pèlerinage à la Mecque. Nous allons suggérer au ministre de l’Administration du Territoire de rédiger et de diffuser une circulaire précisant les modalités pratiques de la mise en place des conseillers communaux pour qu’il y ait la transparence afin que ces élections des exécutifs ne souffrent d’aucune contestation », a rappelé le chef de fil de l’opposition guinéenne.
S’agissant des déclarations du directeur des opérations de la Commission électorale nationale indépendante, le président de l’UFDG dira que : «Etienne Soropogui a, enfin, reconnu que des pressions de l’administration se sont exercées sur les magistrats qui ont présidé les CACV (Commissions administratives de centralisation de votes, ndlr). Celles-ci ont écarté ou falsifié des PV pour aider le parti présidentiel. Cela réconforte quelque part l’opposition dans la mesure où comme vous le savez, on a organisé beaucoup de conférences de presse pour nous expliquer cette fraude massive à laquelle s’est livrée des magistrats assermentés et qui étaient chargés de présider les CACV. Ce qui a fait que les résultats diffusés ne reflétaient pas le résultat des urnes ».
Aujourd’hui se réjouit-il, « c’est un membre éminent de la CENI qui confirme que cette pression a eu lieu et les magistrats ont cédé à cette pression. Cela signifie que les élections n’ont pas été transparentes. En 2010, en 2013, en 2015, les gens se sont livrés à la même pratique au niveau des CACV. Nous sommes désormais déterminés à mener des combats sans merci contre les mauvaises pratiques pour ne pas que notre démocratie ne soit pas dévoyée pour que les élections soient transparentes et crédibles ».
Alors que la nouvelle Loi sur la CENI votée en juin dernier avant d’être transmise à la Cour Constitutionnelle pour contrôle de constitutionnalité n’a pas jusque là été promulguée par le président de la République, l’opposition se sent être victime de la mauvaise foi. C’est pourquoi, es leaders ont demandé à la Présidence et à la Cour Constitutionnelle de « diligenter des opérations qui doivent être menées pour que nous puissions avoir une loi sur la CENI, pour mettre en place la nouvelle CENI ».
Mais avec la crise qui mine la Cour Constitutionnelle où des frondeurs notamment au nombre de huit (8) conseillers ont signé une motion de destitution de leur président, l’opposition s’invite dans le débat et dénonce un harcèlement orienté contre Kélèfa SALL : « Nous avons échangé nos informations et on s’est dit tout simplement que c’est un harcèlement qui vise une personne, monsieur Kéléfa Sall dont la position contre le 3ème mandat est affirmé et assumé . Il faut qu’on fasse sauter ce verrou avant de faire sauter le verrou qui est dans la Constitution. Il n’y a aucun autre objectif que ça. Maintenant, il faut trouver d’autres arguments. Mais, depuis qu’il a dit au président Alpha Condé de ne pas écouter les sirènes révisionnistes et que c’était son deuxième et dernier mandat, on cherche à lui créer des problèmes ».
« Nous lui apportons notre soutien parce que, comme vous le savez, nous ne voulons pas d’un 3ème mandat. Les dispositions relatives à la durée et au nombre de mandats ne sont pas négociables et l’opposition se battra pour que cela soit respecté », a indiqué Cellou Dalein Diallo.
Parlant de la recrudescence de la mauvaise gouvernance, l’ancien premier ministre a fustigé à nouveau la signature du contrat de concession d’une partie du port autonome de Conakry et le détournement présumé de fonds à la BCRG : « L’opposition a toujours dénoncé la mauvaise gouvernance, et surtout l’impunité dont jouissent aujourd’hui le président de la République, le Premier ministre et les membres du gouvernement. Vous savez que toutes ces personnalités jouissent du privilège de juridiction. Ils ne peuvent être entendus que par la Haute Cour de Justice ».
« Le président de la République, malgré tous les accords, refuse de mettre cette institution en place, qui devrait être mise en place depuis juin 2014, c’est-à-dire six mois après la mise en place de l’Assemblée… Cette impunité est renforcée par le fait qu’au niveau de l’assemblée nationale, pour mettre une commission d’enquête parlementaire en place, il faut avoir la majorité. L’opposition n’a pas cette majorité. Donc, le pouvoir se livre à toute sorte d’activité », a dénoncé le chef de fil de l’opposition.
Thierno Amadou Oury BALDE