Justice

Poursuivis pour des faits d’abus de confiance et d’atteinte à l’image d’autrui, l’ancien président de la Féguifoot Salifou Camara; Ibrahima Blasco Barry, ancien secrétaire général ; Aboubacar Morthon Soumah, ancien agent comptable et Aly Camara ont répondu aux accusations portées à leur encontre sur le détournement de fonds, portant sur la somme de 28 milliards francs guinéens courant 2013- 2015.

Au tribunal de première instance de Kaloum où l’affaire est pendante, ces prévenus ont tous nié les faits à leurs reprocher.

Un des prévenus Ibrahima Blasco Barry se dit être surpris d’être cité dans cette affaire alors qu’il devait être « décoré » pour service rendu à la nation : « C’est avec une grande surprise que je me vois cité dans une affaire de détournement de 28 milliards. Je suis à la fédération depuis 1994 et je n’ai jamais été accusé de quoi que ce soit. De 2013 à 2015, il y a chaque année des audits des comptes de la fédération et un rapport est adressé à la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) sur l’utilisation de tous les fonds que la fédération reçoit. Je ne comprends pas comment ce que ces audits n’ont pas pu prouver peu aujourd’hui être évoqué pour m’incriminer».

« Je suis également étonné qu’on m’accuse d’avoir détourné les 800 mille euros de MTN. En fait, la Guinée devait postuler pour l’organisation de la CAN de 2019 ou celle de 2021; il n’y avait pas d’argent. Il fallait donc trouver de l’argent pour monter un dossier de candidature. Pour cela, nous avons recruté un cabinet pour le montage de notre dossier de candidature. Pour payer ce cabinet international, et en collaboration avec le gouvernement, MTN a offert une enveloppe de 800 mille euros qui a servi à payer ces experts. Ceci nous a permis de défendre le dossier de la Guinée et d’obtenir l’organisation de la CAN de 2023. Au lieu de me retrouver ici, je crois que je devais plutôt être décoré de médailles », a-t-il ajouté.

De son côté,  Salifou Camara dit Super V évoque un acharnement de l’actuel président de la FEGUIFOOT, Antonio Souaré.

« Dans cette affaire, il y a des non-dits qui remontent depuis 2011. C’est monsieur Mamadou Antonio Souaré, dans son envie de me remplacer à la tête de la FEGUIFOOT, qui a incité un dysfonctionnement profond à la fédération. Il a approché certains travailleurs dans le but de créer des crises pour que l’on dise que la fédération ne fonctionne pas normalement. Avec cette situation, on pourrait mettre en place un comité de normalisation et à l’issue, on allait me faire partir. Ensuite, il a organisé un tract pour me salir, d’abord à l’interne, puis à l’international. Alors, Antonio Souaré a commandité un audit. Même cet audit n’a pas été organisé dans des conditions normales  conformément aux statuts de la FEGUIFOOT. Il a confié cet audit à son ami, Mory Cissé, à qui il a payé 73 mille dollars par mois et qui lui a déposé un rapport à usage personnel. C’est ce rapport qu’il utilise pour nous accuser de corruption En plus, je n’ai jamais été entendu par les auditeurs pour une confrontation avec les faits qu’on me reproche aujourd’hui. Il ne me désigne pas non plus pour avoir détourné quoi que ce soit. Et mieux, même si les faits qu’on me reproche aujourd’hui s’avéraient, ils ne peuvent pas constituer d’infractions car ils sont frappés de prescription », soutient Super V.

L’affaire  est renvoyée au jeudi 27 février pour la suite des débats.

TAOB