Justice

Poursuivie pour « coups et blessures volontaires exercés sans intention de donner la mort, mais l’ayant cependant occasionnée », M’Mah Camara a été fixé sur son sort. Ce, Après  la reprise des audiences criminelles au tribunal de Kaloum, le mercredi 03 juin.

A la barre, dame M’Mah Camara, a reconnu les faits qui remontent en février 2017 lorsqu’un malentendu a dégénéré en bagarre entre elle et son défunt mari qui l’avait étranglé.

« Ce jour, mon mari était rentré dans une colère inhabituelle. Parce que je suis allée à une cérémonie de mariage sans son autorisation. Quand je suis revenue, il m’a battu en me donnant des coups de poing et de pied. C’est ainsi que les voisins sont venus intervenir pour le calmer. Mais quand ils sont partis, il est revenu me battre. Il m’a même étranglé et j’ai failli mourir », a expliqué la mise en cause.

Interrogé sur les circonstances de la mort de son mari, M’Mah Camara dit avoir regretté ce qui s’est passé : «  j’etais presque nue, en train de pleurer dans la chambre, il est revenu prendre la planche à laver en disant qu’il va me battre à mort. Il m’a frappé à deux reprises avec la planche. C’est ainsi que j’ai alors pris le couteau pour le menacer. Malgré ça, il s’est jeté sur moi et le couteau l’a transpercé. Quand il s’est couché, j’ai vu le sang sur lui. J’ai alors commencé à appeler à l’aide. Je suis sortie pour aller chercher un taxi en vue de l’évacuer à l’hôpital. Mais les gens m’ont conseillé de rester au domicile… C’est à l’hôpital qu’il est décédé », a expliqué l’accusée.

Dans ses réquisitions, le ministère public a pris acte de la bonne foi de l’incriminée. Mais loin de l’exonérer  de sa responsabilité pénale, le procureur a demandé son maintien dans les liens de la culpabilité et sa condamnation à cinq ans de réclusion criminelle.

De son côté, la défense a brandi la légitime défense que sa cliente aurait exercé avant  de solliciter la clémence du tribunal.  « Si par hasard, vous estimez que vous devez condamner, condamnez-la au temps mis. Depuis qu’elle est allée en prison (en février 2017), elle n’a jamais vu ses enfants », a plaidé l’avocat de défense.

Finalement, la juge Hadja Mariama Doumbouya a condamné M’Mah Camara à trois ans quatre mois de prison, soit le temps de sa détention.

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