L’annonce de la proposition de la date du 18 octobre prochain pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle en Guinée, provoque de vives réactions dans le paysage politique.

Le parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, prend acte de la proposition de la Commission électorale Nationale Indépendante et l’opposition se démarque par ses griefs.

honorable Domani Doré

Par la voix de l’honorable Domani Doré, responsable de communication du RPG et secrétaire permanente de la CODECC, le bureau politique national du parti d’Alpha Condé se félicite, en attendant la validation du chronogramme par l’exécutif : « nous avons à faire à une CENI qui, chaque jour, s’organise pour apporter la sérénité nécessaire dans la gestion électorale qui lui est confiée et nous sommes dans le respect de son indépendance totale. A cet effet, nous ne pouvons que prendre acte de cette proposition qui est conforme… en attendant que le Chef de l’Etat, conformément à la loi, ne prenne un décret entérinant cette proposition ».

Par contre l’opposition dans sa majeure partie n’approuve pas l’annonce de l’organe de gestion des élections. Il devrait y avoir selon elle une concertation avec les acteurs du processus avant toute proposition de date d’un scrutin national.

Cherif BAH

« Si la Ceni a fixé une date pour un processus qui n’est pas encore clarifié, c’est son problème. Les acteurs politiques sont les premiers interlocuteurs de la Ceni. Si elle fixe seule une date, elle devient responsable des troubles dans ce pays », a prévenu Chérif Bah, vice-président en charge des relations extérieures et de la communication de l’UFDG.

Même son de cloche au sein du Bloc Liberal.  Son président Dr Faya Milliomono affirme d’ailleurs que la décision de l’institution électorale est une commande du pouvoir central : « on ne peut pas annoncer une date sans aviser les acteurs qui prennent part au processus, alors que c’est le cas en Guinée où la CENI a toujours été une petite machine que manipule Alpha Condé à partir de Sékhoutouréya . La date d’une élection est une étape dans un chronogramme bien pensé».

Faya Millimono

« Les actions de la CENI se ressemblent étrangement. C’est l’institution la plus budgétivore du pays. La CENI de Guinée coûte au contribuable guinéen plus cher que toutes les CENI dans le monde. A chaque fois qu’une date est lancée à la volée comme hier, on utilise les fonds publics pour venir dire après qu’on ne peut pas tenir ou se rappeler du service de la Francophonie pour dire que ce n’est pas tenable . La CENI, comme toujours, est prête à faire du n’importe quoi puisqu’elle joue avec Alpha Condé qui a la clé de nos coffres. C’est pourquoi son départ est imminent »,  a lancé Faya Millimono.

S’il ya de péril en la demeure, l’ancien vice-président exclu de l’UFDG et  membre de FNDC pense qu’il sera mieux de tourner le dos à la proposition de la CENI.

Bah Oury ne sous estime nullement ce qu’il qualifie de problèmes auxquels sa nation est confrontée et qu’il faudra d’abord corriger avant d’aller au scrutin : « Nous sommes dans un pays qui a de sérieux problèmes. Nous n’avons pas de constitution au regard de la loi dans un pays normal, nous n’avons pas de fichier électoral permettant d’avoir des élections crédibles, nous n’avons pas une Cour Constitutionnelle capable de dire le droit en toute neutralité et en toute objectivité. Si on vient nous parler d’une élection présidentielle sans au préalable mettre de l’ordre dans le pays, il va de soi qu’on envoie le pays dans l’abîme ».

Thierno Amadou Oury BALDE