A la reprise  de son procès ce jeudi, 20 août,Oumar Sylla, alias Foniké Menguè a confirmé les propos à l’origine des ses ennuis judiciaires.

Devant le tribunal de première instance de Dixinn, le responsable des antennes et des actions du FNDC a reconnu sa déclaration dans l’émission « Les Grandes Gueules » de la radio Espace. Cela fait suite à la transcription des propos incriminés de l’opposant à un troisième mandat pour le président Alpha Condé.

Interrogé par le procureur sur les déclarations contenues dans la pièce à conviction, Foniké Menguè dira : « je confirme que c’est l’armée à la solde de monsieur Alpha Condé qui tue les manifestants ».

« On a les preuves. Nos avocats ont déposé tous les documents de preuves au niveau du procureur. Et, il en est informé. Maintenant, le FNDC que nous sommes, continue de tout faire pour empêcher le 3 ème mandat d’Alpha Condé. Nous allons continuer ce combat pour l’empêcher », a argumenté l’activiste de la société civile.

Pour répondré à l’une des questions de ses avocats, il affirme  que « la loi nous permet de combattre la confiscation du pouvoir ». Le seul moyen à notre disposition poursuit-il, ce sont les manifestations.

« Dès le départ, le FNDC a compris les intentions de monsieur Alpha Condé ; et c’est pourquoi, il a lancé des manifestations qui, malheureusement, sont réprimées par les forces de l’ordre », a-t-il lancé.

Mais pour l’empereur des poursuites  Sidy Souleymane N’Diaye, il n’ya jamais eu de «coup d’Etat constitutionnel»  en Guinée. D’ailleurs soutient-il, le terme  n’existe nulle part ailleurs : « la notion de coup d’Etat constitutionnel est une fabrication, et c’est un jargon journalistique. Ce qui vient de se passer au Mali est un coup d’Etat, ce qui s’est passé en Guinée est une adoption de la Constitution».

Rétorquant, le coordonnateur du collectif des avocats du FNDC laisse entendre que  notion de coup d’Etat constitutionnel existe belle et bien.

De son côté Me Salif Béavogui, un autre avocat de la défense, indique que leur client est victime de son opposition au projet d’un troisième mandat en faveur du président Alpha Condé tout comme les autres : « Notre client a été menacé de mort. Il vivait dans la clandestinité deux mois avant son kidnapping ».

Selon cet avocat du collectif des défenseurs du FNDC, « tous ceux qui sont opposés au 3ème mandat pour Alpha Condé risquent leur vie, alors que ceux qui soutiennent le projet roulent dans des grosses cylindrées et bénéficient même des promotions ».

Même s’il est poursuivi « menaces notamment de violence ou de mort par la mise à la mise à la disposition d’autrui d’informations de nature à troubler la sécurité publique ; communication et divulgation de fausses informations », l’activiste de la société civile reste constant sur sa position.

« Si je mourrais aujourd’hui, de ma tombe, je lutterai contre le 3ème mandat d’Alpha Condé. Je le dis parce que je suis menacé, ma famille est menacée. Ma femme, même lorsqu’elle part au marché, elle est suivie par des agents de renseignement. Même lorsqu’elle vient me rendre visite à la maison centrale, elle est filée par les agents de renseignement. Mais malgré tout, je vais continuer le combat. J’ai décidé de rejeter toutes les propositions qui m’ont été faites. Le pouvoir m’a proposé monts et merveilles, mais j’ai tout rejeté. Si je le voulais, je serais aujourd’hui l’un des guinéens les plus riches. Mais j’ai renoncé à tout pour consacrer ma vie à ce noble combat. Donc je le mènerai jusqu’au bout. Le jour où Alpha Condé dira qu’il renonce à son projet de 3ème mandat, la mission du FNDC prendra fin ce jour même », a-t-il  renchéri.

A suivre !

TAOB