Me Mohamed Traoré, avocat au Barreau de Guinée

Les Guinéens devraient se souvenir de cette fameuse histoire d’eau empoisonnée en 2010: un gros montage destiné à diaboliser un candidat et à braquer l’opinion contre lui et contre l’ethnie à laquelle il appartient.

Chacun devrait donc faire attention à d’autres cas de montage et d’intoxication. La preuve est faite depuis bien longtemps qu’il existe des hommes et femmes politiques qui font la politique au sens le plus abject de ce terme. Ils n’hésitent devant rien pour arriver à leurs fins: intoxication, manipulation, dénigrement des adversaires, diffamation, calomnie, injures, exacerbation des tensions entre différentes composantes de la communauté nationale, emploi de la force et de l’intimidation et surtout répression sauvage, arrestations et détentions, voire homicides dans certains cas. Ils sont prêts à franchir toutes les limites. Ils sont souvent qualifiés par des gens de mauvaise foi de “grands politiciens” parce qu’ils peuvent faire ce que d’autres hommes politiques et femmes politiques ne feraient jamais par respect pour leur éducation, leur religion et la morale.

Face à une telle situation, il appartient aux citoyens de faire preuve de discernement pour sauver ce qu’ils ont de plus cher. S’ils acceptent tous les comportements d’un homme politique, ils accréditent de facto la thèse selon laquelle il n’existe aucune limite en politique et que tout est admis même les actes et les propos les plus ignobles.

Il est souhaitable que les Guinéens de toutes les ethnies fassent preuve de maturité pour comprendre ce qui se passe afin de ne pas tomber dans le piège. Certains voudraient passer par tous les moyens pour présenter un candidat comme celui d’une région hostile aux fils et filles des autres régions. Il faut le savoir et le comprendre. D’ailleurs, tous les autres candidats devraient prendre position contre ces manœuvres et pratiques d’un autre âge

Me Mohamed Traoré

Ancien président du conseil de l’ordre des avocats de Guinée