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À l’occasion du Forum sur la société civile 2020, la Banque africaine de développement a rappelé, vendredi 27 novembre, son engagement en faveur d’une collaboration renforcée avec les organisations de la société civile (OSC) du continent sur les questions de stratégie-pays, de redevabilité, de lutte contre la corruption et de suivi-évaluation des projets.

« La Banque renforce son travail d’engagement avec les organisations de la société civile en améliorant les mécanismes de revue pour intégrer davantage les OSC », a affirmé Florence Freda-Dennis, chef de division au Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption (PIAC) de la Banque, au cours de la seconde journée du Forum organisé les 26 et 27 novembre par l’institution.

Cette session a permis à plusieurs départements de la Banque de faire un état des lieux précis de leurs engagements avec les OSC et d’interagir avec celles-ci sur les initiatives en cours pour renforcer leurs partenariats. « Entre 60 et 70% des plaintes reçues par PIAC émanent de la société civile dans les communautés où les projets sont mis en œuvre. Ces plaintes ont déclenché des investigations et des entreprises ont été sanctionnées », a-t-elle précisé sur le volet de la lutte contre la corruption.

Elle a aussi indiqué que la Banque travaillait à renforcer les capacités des organisations de la société civile et qu’elle avait mis en place une plateforme pour impliquer la société civile africaine sur les questions de transparence, d’intégrité, d’éthique et de redevabilité : « les leaders des OSC qui travaillent dans le domaine de la gouvernance et de la redevabilité, de l’éthique et de la conformité sont invités à rejoindre ce programme. »

« Au début de 2021, nous allons discuter avec les OSC pour recueillir leurs contributions sur les questions de conformité et d’intégrité. Nous voulons engager également les femmes dans la mise en place d’un fonds dédié aux questions de gouvernance et les organisations de la société civile qui s’intéressent à ce domaine seront impliquées », a indiqué Florence Freda-Dennis.

Frédéric Bambara, chargé de communication principal au sein du Mécanisme d’inspection indépendant (MII), a expliqué que cette entité, créée en juin 2004 au sein de la Banque, agissait comme un organe de recours pour les personnes affectées (ou susceptibles de l’être) par les projets financés par la Banque, à qui elles peuvent demander de se conformer à ses propres politiques et procédures opérationnelles.

« L’engagement de la société civile est important pour la Banque pour renforcer la transparence, le dialogue et la consultation. Le comité paritaire Banque-société civile sert d’organe consultatif pour la stratégie de la Banque, d’instance de redevabilité, et d’interface avec les populations », a déclaré Tarwin Luther Yaméogo, responsable principal du plaidoyer de la société civile à la division de l’Engagement avec la société civile. Pour faciliter ce dialogue, il a rappelé que le Banque avait mis en place un certain nombre de mécanismes, dont un comité paritaire composé notamment de onze représentants de la société civile.

Cet organe consultatif, dont le mandat vient d’être renouvelé via des appels à candidatures transparents pour la période 2020-2022, sert de conseiller à la Banque et s’assure que les préoccupations des communautés sont bien prises en compte dans les opérations de la Banque.

La Banque mène également une politique d’accès à l’information transparente via son site web, notamment à travers un bulletin d’information, la « Voix du citoyen en Afrique » diffusé à près de 4 000 OSC (plateforme d’échange entre la Banque et les organisations) et par le biais de journées « portes ouvertes » sur le terrain pour communiquer directement avec la société civile.

Outre le Forum de la société civile, dont la cérémonie d’ouverture a été présidée, cette année, par Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Banque, un plan d’inclusion pour traiter les besoins de la société dans l’agenda de développement a été mis en place par la Banque.

Cette session a été suivie de quatre panels organisés de manière virtuelle par les OSC elles‑mêmes pour débattre entre autres des questions liées à la santé et à la reconstruction de l’Afrique post‑Covid-19 , des énergies renouvelables et des systèmes alimentaires durables, du monitoring du financement du Covid‑19 et de l’accès à l’information des communautés affectées et du rôle des organisations de la société civile dans l’atténuation des effets du Covid-19 sur le commerce transfrontalier à petite échelle en Afrique australe.

S’exprimant sur la création de centres d’information pour la prévention et le bien-être en milieu rural, Gilles Yabi, président de l’association Wathi Think Tank, animateur de la session sur la reconstruction des systèmes de santé post‑Covid‑19, a déclaré : « il est nécessaire de consulter les populations sur la localisation idéale de ces centres, qui doivent être facilement accessibles à tous et ne doivent pas être assimilés à des centres de santé ou des hôpitaux mais à des espaces de services gratuits dédiés au bien-être individuel et communautaire. »