Le conseil d’administration du FMI achève les cinquième et sixième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de 49 millions de dollars en faveur de la Guinée.
- Le FMI achève les cinquième et sixième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC).
- Le conseil d’administration du FMI approuve un décaissement de 49,47 millions de dollars (34,43 millions de DTS) en faveur de la Guinée.
- L’accord au titre de la FEC vise à assurer une croissance inclusive, forte et généralisée ainsi qu’à réduire la pauvreté tout en préservant la stabilité macroéconomique.
Washington: Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les cinquième et sixième revues des résultats économiques obtenus par la Guinée dans le cadre du programme appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). L’achèvement des deux dernières revues du programme appuyé par la FEC permet de décaisser immédiatement l’équivalent de 34,43 millions de DTS (environ 49,47 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à l’équivalent de 120,49 millions de DTS (environ 166,60 millions de dollars).
L’accord triennal avec la Guinée au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) a été approuvé le 11 décembre 2017 par le conseil d’administration du FMI (voir le communiqué de presse n° 17/484) pour un montant équivalent à 120,49 millions de DTS (56,25 % de la quote-part de la Guinée). L’accord au titre de la FEC vise à renforcer la résilience, à accroître l’investissement public dans les infrastructures tout en préservant la stabilité, à renforcer les dispositifs de protection sociale et à promouvoir le développement du secteur privé.
Si les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par le FMI restent globalement satisfaisants, la Guinée fait face à d’importants risques de dégradation liés à la pandémie de COVID-19.
À l’issue des débats du conseil d’administration sur la Guinée, M. Mitsuhiro Furusawa, président par intérim et directeur général adjoint, a fait la déclaration ci-après :
« Les résultats obtenus par la Guinée dans le cadre du programme appuyé par la FEC à fin décembre 2019 étaient satisfaisants : tous les critères de réalisation, sauf un, ont été respectés; le critère relatif au solde budgétaire de base a été manqué de peu en raison de dépenses récurrentes plus élevées que prévu. Les résultats à fin juin 2020 s’expliquent par les effets de la pandémie de COVID-19 et par la riposte adéquate des autorités à cette dernière; deux critères de réalisation ont été manqués (ceux relatifs aux avoirs intérieurs nets et aux emprunts nets de l’État auprès de la banque centrale) car les autorités ont eu recours au financement de la banque centrale afin de riposter rapidement à la crise sanitaire en attendant les décaissements extérieurs attendus pour faire face à la COVID. Les autorités ont ensuite pris des mesures correctives et le conseil d’administration a approuvé la demande de dérogations des autorités.
« Bien que la croissance globale ait été portée par le dynamisme du secteur minier, la pandémie de COVID-19 a considérablement pesé sur l’économie non minière. La croissance réelle devrait atteindre 5,2 % cette année, mais l’activité non minière ne devrait croître que de 2,4 %, soit environ la moitié des projections d’avant la pandémie. La hausse de la production minière ne s’est pas traduite par une augmentation des recettes budgétaires. La situation s’est également dégradée pour les ménages les plus vulnérables et les travailleurs de l’économie informelle.
« L’assouplissement budgétaire de 2020 visant à soutenir le plan de riposte des autorités à la COVID-19 était adéquat. Les autorités ont avancé pour ce qui est des engagements de transparence qu’elles ont pris au moment de l’approbation du décaissement au titre de la facilité de crédit rapide et il leur est conseillé de continuer d’exécuter leur budget de manière transparente. Le projet de loi de finances 2021 soutient de manière adéquate la reprise après la pandémie tout en assurant la viabilité de la dette. Il sera important de relancer la réforme des prix de l’électricité à mesure que la crise se résorbera, afin de réduire les subventions non ciblées à l’électricité et de dégager un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires. Parallèlement, il faut continuer de renforcer les dispositifs de sécurité sociale.
« Il reste essentiel d’accroître les recettes à moyen terme. Les autorités sont encouragées à accélérer la mise en œuvre de leur stratégie d’augmentation des recettes, convenue lors de la quatrième revue de l’accord FEC. Il est notamment essentiel de mettre en application les dispositions du code minier, pour veiller à ce que la Guinée puisse tirer pleinement profit de sa richesse en ressources minérales.
« La dette de la Guinée reste viable, avec un risque modéré de surendettement extérieur, sur la base de son plan d’investissement à moyen terme, ambitieux mais réaliste, qui a été à juste titre réduit et rééchelonné. « Il sera essentiel de maintenir une politique d’emprunt extérieur prudente, en ayant recours le plus possible aux emprunts concessionnels. Il conviendra aussi de continuer à améliorer la gestion des investissements publics, à renforcer l’exécution du budget et à améliorer la gestion de la trésorerie et de la dette.
« Si le recours aux avances temporaires de la banque centrale pour préfinancer rapidement certaines dépenses liées à la COVID-19 durant la crise a été une solution à court terme, il faudra rembourser entièrement ces avances après le décaissement des financements extérieurs afin d’éviter les pressions inflationnistes.
« Des progrès louables ont été réalisés dans l’assouplissement du taux de change. « Les réserves de change étant globalement suffisantes, grâce à l’accumulation active de réserves par les autorités pendant le programme au titre de l’accord FEC, il convient de saluer les mesures récentes visant à accroître la flexibilité du taux de change et à adopter une stratégie d’intervention de change fondée sur des règles afin de restreindre le pouvoir discrétionnaire de la banque centrale.
« Les améliorations apportées au dispositif de lutte contre la corruption sont encourageantes et les autorités devraient poursuivre les réformes en la matière. « La récente publication du formulaire de déclaration de patrimoine est une étape cruciale en vue de la mise en œuvre du nouveau système, dont le lancement est prévu pour 2021, et pour accroître la transparence et la responsabilisation. »
FMI