Après avoir pris une part active à la création de l’Alliance Sahel en juillet 2017 à Paris, la Banque africaine de développement continue de mobiliser des moyens conséquents pour soutenir la sécurité alimentaire et le développement rural afin de prévenir toute aggravation du contexte sécuritaire dans la région sahélienne et le bassin du lac Tchad.
La longue et solide expérience de la Banque au Sahel dans la mobilisation et la maîtrise de l’eau, le développement agro-pastoral, la pêche et la gestion durable des ressources naturelles a convaincu les partenaires de l’Alliance Sahel de lui confier le rôle de chef de file pour l’agriculture, le développement rural et la sécuritaire alimentaire.
Pour la Banque, dont l’une des cinq priorités stratégiques, les « High 5 », est de « nourrir l’Afrique », l’agriculture et la sécurité alimentaire sont des enjeux de toute première importance.
Au Sahel, l’institution met actuellement en œuvre trois grands projets qui visent à renforcer la résilience des écosystèmes et des populations et assurer la sécurité alimentaire par le développement de l’agriculture et de l’élevage et une gestion durable des ressources naturelles.
Le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS) contribue au renforcement de la résilience au changement climatique et à l’insécurité, au financement à long terme du secteur agricole ainsi qu’au développement du commerce et de l’intégration régionale.
En investissant à long terme dans la résilience des populations sahéliennes, le P2RS mobilise plus de 250 millions de dollars américains pour sa première phase, et 750 millions de dollars pour ses trois phases à venir sur les quinze prochaines années. Le programme qui couvre le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), contribue fortement à la rupture des cycles de famine récurrents au Sahel. Il favorise le développement des infrastructures rurales et la création des milliers d’emplois pour les jeunes par le développement des chaînes de valeur agricoles et des marchés régionaux.
La Banque met également en œuvre le Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes socio-économiques dans le bassin du lac Tchad (PRESIBALT), qui couvre le Niger, le Tchad, le Cameroun, la Centrafrique et le Nigeria. D’un montant d’environ 70 millions de dollars américains, le projet contribue à l’amélioration des conditions de vie dans la région à travers la réinsertion sociale et économique des populations les plus vulnérables affectées par l’insécurité et les aléas climatiques, dont l’assèchement des eaux du lac Tchad.
Quatre millions de bénéficiaires
Le PRESIBLAT apporte une valeur ajoutée incontestable à la lutte contre le chômage et l’oisiveté des jeunes à travers l’amélioration de l’offre de formation et son adaptation aux besoins économiques locaux, à la redynamisation des activités économiques dans le bassin en structurant et accompagnant les groupements économiques des femmes et des jeunes.
Pendant quatre ans (2018-2021), le projet contribuera à renforcer les capacités d’adaptation aux changements climatiques et la résilience des populations grâce à l’augmentation de leurs revenus et à la sensibilisation sur la sécurité, l’environnement et les fléaux sociaux.
La Banque a lancé une troisième grande initiative de renforcement de la résilience des populations du Sahel à travers le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique (PIDACC), qui couvre le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad ainsi que l’Autorité du bassin du Niger (ABN). D’un montant de plus de 225 millions de dollars, le PIDACC bénéficiera à quelque quatre millions de personnes, dont 51% de femmes, sur la période 2019-2024.
Le projet contribue à améliorer la résilience des populations et des écosystèmes du bassin du fleuve Niger par une gestion durable des ressources naturelles.
Le PIDACC va permettre, par une approche inclusive, de récupérer 140 000 hectares de terres dégradées, de construire 209 infrastructures hydrauliques pour les activités agro‑pastorales et piscicoles, de mettre en œuvre 450 sous-projets de développement de la chaîne agricole et de créer 184 petites et moyennes entreprises portées par des jeunes.
À cela s’ajoutent le renforcement des capacités d’adaptation aux changements climatiques de plus de 100 000 ménages et l’opérationnalisation d’un Fonds régional d’adaptation au changement climatique (FRACC) pour le financement durable des activités de gestion durable des ressources naturelles du bassin du fleuve Niger.
En tant que chef de file du groupe de travail consacré à l’agriculture, au développement rural et à la sécurité alimentaire, la Banque partage son expérience sahélienne dans ces secteurs avec les autres membres de l’Alliance Sahel. A ce titre la Banque a initié en collaboration avec les autres partenaires la préparation d’un Forum international sur les technologies et les bonnes pratiques de résilience au Sahel qui se tiendra au premier trimestre 2021. Il sera un cadre de partage des projets à succès et des leçons apprises des actions de renforcement de la résilience au Sahel.
La Banque travaille également, avec les autres partenaires de l’Alliance, pour une meilleure synergie dans les interventions des partenaires techniques et financiers au Sahel et dans le bassin du lac Tchad.
BAD