Contre toute attente, plusieurs autres travailleurs de la Société Cashew Holding International étaient au tribunal de première Instance de Kaloum le vendredi 8 juin 2018 pour apporter leur soutien à leur employeur Ihor Stativka.
Alors qu’un premier groupe de travailleurs avait dénoncé à la même juridiction ce qu’ils ont qualifié de maltraitance et de licenciements abusifs dont ils sont victimes au niveau de la société, le second groupe évoque plutôt de la manipulation de leurs camarades : « Je n’ai pas vu d’affiches concernant un quelconque licenciement des travailleurs. Personne n’a été maltraité. On travaillait tous de 8h30 à 17h. C’est le premier groupe qui était au sein de l’entreprise qui nous traitait très mal et nous faisait travailler jusqu’à 23h. Mais comme il a été enlevé pour détournement de fonds, le deuxième groupe a fait une réglementation du temps de travail. Désormais, on travaille de 8 h à 17h 30 avec 1h de pause de 13h 30 à 14h 30 », a indiqué Amadou II Cissoko.
Pour faire une mise au point, il ajoute : « Thiegboro est venu fermer l’usine pour réglementer les conditions de vie des travailleurs ».
Face à cette situation, a-t-il expliqué, « les responsables de l’usine nous ont appelé pour nous demander de traiter les problèmes de l’entreprise à l’interne. Ainsi, nous avons parlé des problèmes de contrats et de tenues qu’ils nous ont remis. Donc, nous avons demandé à notre tour la réouverture de l’usine fermée depuis deux mois ».
S’il ya eu maltraitance : « C’est les premiers responsables qui traitaient mal les travailleurs. On faisait de surplus de travail sans avoir de primes. Mais avec l’arrivée du deuxième groupe, on a été payé pour les mois de janvier, février et mars. Mais pour le mois de Décembre, Oularé (ancien directeur de la société ndlr) a détourné notre argent. Pourtant, le blanc avait débloqué le fonds. Aujourd’hui, il est reproché d’avoir détourné un montant de 9 milliards de francs guinéens ».
Selon eux, les travailleurs qui applaudissent la fermeture de l’usine ne sont pas dignes de foi. « Il ya certains parmi eux qui ont nos tenues. Ils ont tous été appelés, mais ils refusent de venir travailler. Ils veulent juste défendre leurs parents qui ont détourné les fonds de la société. Sinon, personne n’est licencié. Ils ont été manipulés par leurs parents », a témoigné Amadou II Cissoko.
Par la voix de ce dernier, les travailleurs demandent la réouverture de l’usine. « S’ils disent qu’ils vont fermer l’usine, qu’ils nous aident alors à trouver du travail dans d’autres entreprises. Parce que nous sommes des pères de familles ».
Thierno Amadou Oury BALDE