Me Salifou Béavogui

« Le Ministère de la Justice informe l’opinion que suite à des douleurs abdominales, M.  Mamadi CONDÉ alias ‘’ Madic100frontières’’ en détention à la Maison Centrale de Conakry, a été référé au CHU IGNACE DEEN de Conakry pour des soins appropriés le vendredi 18 décembre 2020. Le lundi 21 décembre, conduit de nouveau pour les mêmes raisons M. Mamadi CONDÉ a toujours opposé le même refus au corps médical disposé à le traiter. Devant ce refus répété et n’ayant pas obtenu son consentement pour son traitement, le régisseur a été autorisé à le ramener à la Maison centrale ».

Après ces  précisions du ministère guinéen de la Justice, l’avocat du prisonnier politique a apporté une clarification par un démenti du communiqué des autorités judiciaires. Pour  Me Salifou Béavogui, son client n’a jamais refusé son traitement, mais au contraire récusé la signature d’un document dont il n’a pas connaissance avec son avocat ou ses parents.

« Le samedi, il a été évacué à Ignace Deen. On lui a fait une petite consultation et il a été réincarcéré au lieu de le maintenir dans cet hôpital, sous surveillance médicale. Dans la nuit du dimanche à lundi, aux environs de 4h du matin, les douleurs intenses ont repris. On était obligé de le ramener à l’hôpital vers 5h, selon ce qu’il m’a rapporté. Arrivé à l’hôpital, il a trouvé un collège médical qui l’a soumis à une consultation et lui a donné un document à signer. Il a rétorqué en cherchant à savoir de quel document il s’agissait. On lui a dit non, il n’a qu’à signer. C’est ainsi il a dit qu’il ne peut le signer sans que son avocat ne soit informé, ou qu’un de ses parents. Il a ensuite demandé de l’aider à entrer en contact avec sa famille à Conakry qui pourrait l’aider à avoir le numéro de son médecin traitant du Canada, afin d’échanger avec celui-ci sur son état de santé. Il m’a raconté que quand il a parlé d’avocat, les médecins lui ont dit qu’’ils s’en foutent de ses avocats. Soit on le traite ou il retourne d’où il vient. C’est ainsi il a dit, alors je préfère que personne ne me touche si de facto je dois signer un document sans que mes avocats ou mes parents ne soient au courant du contenu. C’est en ce moment qu’il a encore été réincarcéré. Loin de vouloir engager une polémique, mais voilà ce qui s’est passé. En réalité, il n’a pas refusé de se faire soigner », a-t-il  expliqué.

TAOB