Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit profondément alarmé par les informations faisant état d’une escalade de la violence en République Centrafricaine (RCA) à quelques jours des élections en prévues le 27 décembre.
Selon les services de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, la violence armée en RCA, qui est alimentée par des griefs politiques et des discours de haine, présente de « sérieux risques pour la sécurité des civils et l’exercice du droit de vote » des Centrafricains.
« Ces derniers jours, de nombreux rapports ont fait état d’attaques contre les forces de sécurité, les candidats aux élections et les agents électoraux », a déclaré mercredi la porte-parole du HCDH, Liz Throssell, dans un communiqué.
Selon le HCDH, les affrontements entre groupes armés et forces de sécurité auraient eu lieu « sur une vaste zone, y compris dans des quartiers proches de la capitale Bangui ». Et ces violences pourraient entraîner le déplacement forcé de civils, y compris vers les pays voisins.
Les signataires de l’accord politique de février 2019 ne doivent pas recourir à la violence
Face à cette situation préoccupante, les services de Mme Bachelet se joignent au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour demander à toutes les parties en RCA de mettre fin à la violence. « Nous rappelons également à toutes les parties, y compris les forces de sécurité et les groupes armés, ainsi que les forces internationales et étrangères, qu’elles sont tenues de respecter le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits de l’homme applicables », a ajouté Mme Throssel, relevant que « la protection des civils est primordiale ».
Plus largement, le HCDH rappellent aux signataires de l’accord politique de février 2019, qui comprennent des acteurs politiques et des groupes armés, de respecter leurs engagements relatifs au respect des droits de l’homme. « Ils ne doivent pas recourir à la violence pour résoudre les différends », a fait remarquer la porte-parole du Haut-Commissariat.
Afin de parvenir à un climat d’apaisement, le HCDH estime que les pays voisins, l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEAAC) ont également « un rôle primordial à jouer pour assurer une résolution pacifique de cette crise et protéger la population civile ».
Les Casques bleus patrouillent dans la ville de Bambari
La Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) a démenti, jeudi, la prise de la ville de Bambari, dans le centre du pays, par des groupes armés. La mission onusienne a souligné que la situation dans le chef-lieu de la préfecture de la Ouaka est sous contrôle avec des patrouilles menées par les Casques bleus dans différents points de la ville.
« L’information diffusée dans la presse selon laquelle la ville est tombée entre les mains de l’UPC n’est pas exacte puisque les assaillants ont été immédiatement repoussés par les forces de la MINUSCA », a précisé Vladimir Monteiro, porte-parole de l’opération de paix de l’ONU, lors d’un point de presse, reconnaissant toutefois que la situation sécuritaire sur place reste tendue.
Le porte-parole de la MINUSCA a expliqué que des éléments armés de l’UPC et des anti-Balaka ont attaqué la gendarmerie mardi matin, procédant à des pillages. Dès le déclenchement de l’attaque, les soldats de la paix de l’ONU se sont immédiatement déployés sur différents points de la ville pour protéger les populations. « Les Casques bleus ont riposté à l’incursion des assaillants jusqu’à l’arrêt des tirs à midi et poursuivent encore les patrouilles dans la ville », a indiqué M. Monteiro.
Le porte-parole a assuré que la MINUSCA demeure déterminée à assurer la protection de Bambari et de toutes les autres localités « comme elle a déjà fait avec les Forces de défense et de sécurité à Bossembélé, Yaloké et Mbaiki où les populations retournent à leurs occupations ».
Renforcement des patrouilles conjointes
D’autre part, le porte-parole a déploré la campagne de désinformation menée par certains secteurs de la société centrafricaine contre la MINUSCA. « Cette campagne cherche à mettre en cause l’engagement réel des Casques bleus militaires et policiers sur le terrain, aux côtés des populations civiles et des forces de défense et de sécurité, ainsi que l’impartialité des soldats de la paix de la Mission ».
M. Monteiro a appelé la population à faire confiance à la MINUSCA et à soutenir les actions menées par les Casques bleus sur tout le territoire, en appui aux forces de défense et de sécurité, et à rejeter la propagande contre la mission onusienne portée par ceux qui veulent accéder au pouvoir par tous les moyens sans se soucier du peuple.
Suite aux récents agissements des groupes armés survenus au nord-ouest de Bangui, la police des Nations Unies (UNPOL) a renforcé son dispositif sécuritaire avec la multiplication des patrouilles conjointes à Bangui et en régions en vue de rassurer la population et parer à toute éventualité.
« En outre, des dispositifs sécuritaires sont mis en place pour renforcer la sécurisation des centres de distribution des cartes d’électeurs, aussi bien que pour appuyer la protection rapprochée des candidats pendant leurs meetings », a déclaré la porte-parole de la Police de la MINUSCA, Mazalo Agba.