« En 2010, Alpha Condé nous avait promis le changement. Et le changement a bien eu lieu mais dans le sens inverse, celui du recul et de la dégradation ».
Dans son discours de clôture de la fin d’année 2020, le principal opposant d’Alpha Condé, a déploré ce qu’il a qualifié de remise en cause de la démocratie dans son pays et de recul de l’état de droit avec de nombreuses violations des droits humains.
Le leader de l’UFDG a pointé un doigt accusateur sur le président Alpha Condé qu’il a traité de dictateur.
« Notre jeune démocratie est dangereusement remise en cause. Le tripatouillage institutionnel et les manœuvres dilatoires d’Alpha Condé nous ont replongés dans des mœurs politiques d’un autre âge. En effet, dans son projet d’ériger une nouvelle dictature dans notre pays, Monsieur Alpha Condé a totalement déconstruit notre Etat, en en faisant une République bananière où seule sa volonté compte », a dénoncé Cellou Dalein Diallo.
L’ancien premier qui a ses partisans et plusieurs cadres de son bureau politique national et de ses partis alliés en prison, l’heure n’est pas au recul : « les arrestations arbitraires des responsables de notre parti. L’emprisonnement et le harcèlement judiciaire dont sont objets des centaines de nos militants, partisans et sympathisants à travers le pays. L’embastillement des opposants de la société civile et des journalistes dans des conditions inhumaines à cause de leur opinion politique. La répression barbare et aveugle exercée contre les populations usant de leur droit de manifester. La persécution et le kidnapping d’honnêtes citoyens jusque dans leur sommeil. Autant de signes qui montrent que le pouvoir de Monsieur alpha condé ne vient pas du peuple, mais uniquement de la force des armes ».
Quand on est élu par le peuple a-t-il dit, « on n’est pas fébrile, on ne massacre pas son propre peuple à la moindre occasion. Mais quand on a perdu dans les urnes et qu’on s’est accroché au pouvoir par la cruauté et la barbarie, par la corruption, alors on n’est pas serein. Conscient de son illégitimité, on devient irritable, agressif, haineux, on tue pour intimider, on instaure la terreur pour dissuader… »
« Le combat pour la reconnaissance de notre victoire aux élections du 18 octobre 2020 continuera de plus belle en 2021. Il ne peut voler notre victoire et espérer dormir tranquille. L’usurpateur sentira notre détermination à aller jusqu’au bout. Nous continuerons à nous battre jusqu’à l’avènement d’une véritable démocratie et d’un véritable Etat de droit dans notre pays. Nous sommes engagés dans une longue lutte pour laquelle nous avons déjà consenti énormément de sacrifices. Plus de cinq-cents personnes ont été assassinées par Monsieur alpha condé depuis 2010 ; des milliers d’autres Guinéens ont été blessés dans des répressions sauvages ordonnées par lui. Nous avons le devoir sacré de continuer à nous battre pour eux, pour leurs proches, pour nous, pour les idées et les valeurs auxquelles nous croyons, pour notre patrie. Nous devons honorer leurs mémoires qu’incarne notamment celle de Roger Bamba dont l’assassinat continue de nous émouvoir.
Rien ne nous fera reculer. Au contraire, les menaces, les intimidations, la répression aveugle ne feront que renforcer notre détermination à mener le combat jusqu’au bout. Combat pour la vérité des urnes, combat pour les libertés, combat pour le respect des droits de l’Homme, combat pour l’unité pleine et entière de notre nation », a-t-il lancé dans son discours.
Une synthèse de Thierno Amadou Oury BALDE