Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a appelé lundi les pays à investir beaucoup plus dans la lutte contre la pandémie mondiale et à adopter une nouvelle série d’objectifs audacieux, ambitieux mais réalisables en matière de lutte contre le VIH.
Une récente analyse de l’ONUSIDA suggère que l’absence de progrès en matière de lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH saperait les efforts déployés pour atteindre les objectifs de dépistage, de traitement et de suppression virale du VIH, ce qui entraînerait 440.000 décès supplémentaires liés au sida entre 2020 et 2030.
Cette étude a été effectuée en s’appuyant sur les études disponibles qui ont mesuré quantitativement l’impact négatif de la stigmatisation et la discrimination. Elle s’est également penchée sur l’impact qu’auraient la criminalisation du travail sexuel, de la consommation de drogue et des relations sexuelles entre personnes du même sexe, sur les efforts de prévention, de dépistage et de traitement du VIH.
Selon l’ONUSIDA, l’absence de progrès au niveau de tous les facteurs sociétaux saperait les efforts déployés pour atteindre les objectifs de prévention du VIH, ce qui entraînerait 2,6 millions de nouvelles infections supplémentaires par le VIH sur la même période.
Plus de 90 pays criminalisent la transmission du VIH
A l’occasion de la dernière Journée internationale des droits de l’homme (10 décembre), la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, avait appelé les gouvernements à mettre la priorité sur les droits humains pour vaincre les pandémies.
A ce sujet, elle avait rappelé que 69 pays continuaient de criminaliser les relations sexuelles entre personnes du même sexe, quelques 92 Etats criminalisent la transmission du VIH, l’exposition au virus et la non-divulgation du statut sérologique, alors que 32 criminalisent les personnes transgenres.
Cette mise en garde intervient alors que plusieurs organismes engagés dans la lutte contre le sida, redoutent l’impact de la pandémie de Covid-19 sur certains fléaux. Selon l’ONUSIDA, la riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de Covid-19 et la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès.
Aussi, les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123.000 et 293.000 cas pour le premier et entre 69.000 et 148.000 cas pour le second.
Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement contre le VIH. Environ 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.
ONU Info