Les réquisitions et plaidoiries dans l’affaire ministère public contre Mamadi Condé, alias “Madic100 frontières ”, le militant de l’UFDG ont eu lieu ce lundi 25 janvier 2021, au tribunal de première instance de Dixinn.
Pour rappel, depuis le 26 octobre 2020, Mamadi Condé de son vrai nom est poursuivi pour ”téléchargement, diffusion des messages, photos, dessins de nature raciste au xénophobie, menace, violence et injure par le biais d’un système informatique”.
Au cours des réquisitions et plaidoiries, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, Sidy Souleymane N’Diaye a requis contre ce proche de l’opposant Cellou Dalein Diallo, 10 ans de prison ferme et 300 millions GNF d’amende.
Sidy Souleymane N’Diaye se justifie: « Nous sommes un parquet d’instance répressif mais dans l’objectivité. Madame la présidente, Madic 100 frontière est revenu au pays pour faire de l’activisme de mauvais aloi pour troubler l’ordre public. Il a diffusé des messages de menaces, de violence et de mort. Des propos injurieux à l’encontre du chef de l’Etat. Il a fait outrage au chef de l’Etat qui est la 1ère personnalité du pays. Dans nos réquisitoires, nous avons fait le choix de la fermeté…
Madame la présidente, le remord ne concerne pas un juge et un procureur de la République. Nous avons choisi de descendre sur Madic 100 frontière, le glaive de la répression. Le comportement de Madic n’est pas pardonnable. Madic a dit que la communauté Peulh est stigmatisée et opprimée en Guinée. Il veut diviser le peuple de Guinée et opposer les communautés. De tout ce qui précède, nous requérons que vous déclarez Mamadi Condé “Madic 100 frontière” coupable des faits reprochés. En conséquence, le condamner 10 ans d’emprisonnement et à 300 millions GNF d’amende”.
Dans les plaidoiries, Me Alsény Aissata Diallo a répondu au procureur : « Madic 100 frontière a dit exactement ce qui se passe en Guinée. C’est vrai ce qu’il a dit. Aujourd’hui, la commune de Ratoma est devenue un désert. Il n’y a que des blindés là-bas. Aujourd’hui 400 personnes sont à la Maison centrale. On n’y trouve que 2 ou 3 Kourouma, Condé. Tout le reste c’est des Bah, Diallo, Barry et Sow. Les frontières avec le Sénégal sont fermées parce que le président sénégalais est Peul, avec la Sierra Leone parce là-bas le vice-président est Peul. »
Sur cette même lancée, Me Salif Béavogui rappelle que plus de 200 Guinéens sont enterrés à Bambéto, dans la commune de Ratoma. Ils sont tous tirés à bout portant, ajoute-t-il.
« Il y a un album, quand vous le voyez, où il y a des estomacs effondrés, des oreilles coupées, des yeux crevés », dit-il. Donc des victimes issues de la même commune.
Toutefois, il faudra attendre le 08 février prochain pour que le Tribunal de première instance de Dixinn se prononce sur les réquisitions de l’empereur des poursuites et voir si Mamady Condé sera condamné ou pas.
Daouda Yansané