Dans un rapport présenté devant le conseil de sécurité de l’ONU, le représentant spécial du Secrétaire Général en Afrique de l’Ouest et du Sahel invite les autorités guinéennes à lutter contre l’impunité et sévir les auteurs des violations des droits humains.
Alors que les violences postélectorales nées de la présidentielle du 18 octobre 2020 font état d’un bilan macabre de plus de 50 morts et plusieurs blessés graves sans compter d’innombrables dégâts matériels, l’ONU interpelle le gouvernement guinéen à réprimer les « exactions commises par forces de sécurité lors des manifestations ».
L’organisation internationale se dit également inquiéter de «la restriction à la liberté d’expression et de réunion».
« Les autorités devraient agir d’urgence pour réprimer les violations commises par les forces de sécurité lors de manifestations policières et lutter contre l’impunité », mentionne le représentant spécial du Secrétaire Général en Afrique de l’Ouest et du Sahel.
D’après la note de Mohamed Ibn Chambas, le déroulement de l’élection présidentielle du 18 octobre, marquée par « la propagation de discours haineux, l’instrumentalisation des identités ethniques et la désinformation ont marqué la période électorale ».
« En Guinée, un scrutin présidentiel contesté a eu lieu le 18 octobre. Douze candidats – dont le Président sortant Alpha Condé, le chef du parti d’opposition Union des forces démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo, et deux femmes – étaient dans la course. Le 19 octobre, M. Diallo a revendiqué la victoire sans attendre le décompte officiel des voix. Des heurts ont alors éclaté à Conakry et dans plusieurs villes du pays, faisant au moins 27 morts parmi les civils. Le 1er novembre, la Cour constitutionnelle a rejeté les recours déposés par le leader de l’opposition et par trois autres candidats à la présidence et proclamé les résultats définitifs, déclarant le président sortant vainqueur avec 59,5 % des voix, M. Diallo arrivant en seconde position avec 33,5 % », a précisé dans son rapport.
TAOB