Un expert de l’ONU a salué, mercredi, que la remise par la République centrafricaine (RCA) à la Cour pénale internationale (CPI) d’un ancien commandant de milice soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Dimanche, Mahamat Said Abdel Kani, un ancien responsable du groupe armé centrafricain Séléka a été remis par les autorités centrafricaines à la CPI où il doit être jugé pour des crimes commis en 2013 à Bangui et dont il serait responsable.
Pour l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en RCA, Yao Agbetse, la remise de ce suspect à la CPI constitue un avertissement fort aux groupes rebelles, aux acteurs politiques et autres qui prospèrent en toute impunité dans le pays d’Afrique centrale.
« Le transfert de Mahamat Said Abdel Kani, le 24 janvier, envoie un message fort. La justice est un pilier essentiel du processus de paix et de réconciliation en cours et de la construction de l’État de droit », a déclaré M. Agbetse dans un communiqué.
L’expert voit dans ce transfert un acte important dans la lutte contre l’impunité et la quête de justice pour les victimes de violations massives des droits de l’homme et du droit international humanitaire en RCA.
La CPI avait émis un mandat d’arrêt contre Mahamat Said Abdel Kani, soupçonné d’être responsable de crimes tels que la torture, la persécution et la disparition forcée commis dans la capitale centrafricaine Bangui en 2013. La Cour, qui siège à la Haye, aux Pays-Bas, a estimé qu’il y avait des motifs raisonnables de croire que, sous son commandement, la coalition rebelle à prédominance Seleka avait mené des attaques généralisées et systématiques contre la population civile et d’autres personnes telles que les milices anti-balaka.
M. Agbetse a déclaré qu’il encourageait les enquêtes de la CPI et du Tribunal pénal spécial (TPS) centrafricain sur les personnes et entités figurant sur la liste du Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il soutient égalementent les enquêtes en cours visant à arrêter les responsables présumés de violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international, notamment les dirigeants de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), responsables des récentes violences en RCA, et leurs partisans.
« J’appelle les autorités de la République centrafricaine à créer les conditions qui permettront de mettre fin à l’impunité et de rendre justice aux victimes », a déclaré l’expert indépendant.
Avec ONU Info