Il est vrai que l’on reconnait les vrais amis pendant les moments difficiles. Et le chef de l’Etat guinéen en est bien conscient. Son ami, François Soudan(JA) était à Conakry pour relever le défi de la Communication présidentielle. Mais cette communication fait actuellement des vagues. C’est le cas de Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats et membre du collectif des avocats qui défend les prisonniers politiques.

Lisez plutôt sa réaction…

« …Les quelques responsables de l’UFDG [ Union des forces démocratiques de Guinée] arrêtés l’ont été en tant que commanditaires directs d’actes de violence commis tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays : maisons incendiées, destructions de biens publics, poteaux électriques sciés, assassinat de membres des forces de l’ordre, etc.

Il ne s’agit en aucun cas de prisonniers politiques, mais de fauteurs de troubles, coupables d’avoir envoyé des jeunes munis d’armes blanches, parfois et d’explosifs. Nous avons toutes les preuves, et elles seront exposées lors des procès, y compris les appels au meurtre contre ma personne. Les Guinéens savent quelle est l’étendue de la responsabilité de ces gens dans les violences, et pas un chat n’a bougé lors de leur arrestation. Les jeunes manipulés et téléguidés ont, eux, pour l’essentiel, été libérés à l’issue de leur peine. » Réponse de Monsieur Alpha Condé à une question de François Soudan(JA) sur les « détenus d’opinion  » selon les propres termes du « journaliste ».

Adieu la présomption d’innocence. Le verdict est déjà prononcé; le procès est terminé. Il n’existe plus qu’à mettre à exécution les sentences.

Ceux qui cherchaient encore les motifs de la suspension par les avocats de leur participation à ces procédures peuvent les trouver dans ces déclarations qui en sont le résumé parfait.

En procédure pénale, une instruction doit se faire à charge et à décharge. Mais lorsque de telles sont faites, il y a d’énormes risques pour les personnes mises en examen ( inculpées) que l’instruction ne soit menée qu’à charge. Les risques sont d’autant plus grands que l’indépendance de la justice n’est pas toujours effective.

La volonté de satisfaire aux desiderata du chef l’emporte souvent sur le devoir de rendre la justice en âme et conscience.

Me Mohamed Traoré

Avocat à la Cour

Ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats