« Je viens de rencontrer Monsieur Abdoulaye Bah à la maison centrale de Conakry. Il m’a confié que le samedi, il a reçu un appel téléphonique du directeur de l’Administration pénitentiaire, Monsieur Charles Victor Macka qui lui a demandé de se rendre à son bureau ce lundi. Répondant à cette invitation, il est allé effectivement le voir. À son grand étonnement, M. Macka, accompagné d’une quinzaine d’hommes en uniforme (policiers, gendarmes, gardes pénitentiaires), lui a déclaré que sa semi-liberté est révoquée, sans aucune justification ».
Ces propos sont ceux de Me Mohamed Traoré, un des avocats commis pour la défense des opposants en Guinée.
Par sa voix, le collectif d’avocats de la défense se dit stupéfait. D’ailleurs indique-t-il, la décision du directeur de l’Administration pénitentiaire est incompréhensible.
« Nous sommes tous surpris par cette nouvelle. Dans le cadre de la semi-liberté qui lui a été accordée avec trois de ses codétenus, les seules obligations qui lui étaient imposées étaient de ne pas quitter Conakry sans autorisation, de suivre son traitement et de répondre à toute réquisition. Il s’est plié de façon stricte à ces exigences. Il n’est même pas allé à Kindia. On est donc stupéfait par la décision du directeur de l’Administration pénitentiaire.
Si on lui a indiqué au moins parmi les trois obligations suscitées, celle qu’il a violée, on aurait pu au moins être situé. Mais là, nous sommes dans le flou le plus total. Je me rends au ministère de la Justice pour en savoir davantage. Il semble qu’il se serait livré à des appels à la désobéissance civile et d’atteintes aux institutions de la République », a indiqué Me Mohamed Traoré.
TAOB