De la Semi-Liberté et du placement à l’extérieur pour tous ( Arts 120 et 121 du code pénal)
A la suite des événements post- électoraux du 18 octobre 2021, plusieurs personnes ont été interpellées et placées en détention provisoire pour diverses infractions criminelles et correctionnelles.
Après une instruction préparatoire conduite par un pool de juges d’instruction fortement contesté par la défense, 43 personnes ont bénéficié du non-lieu et remises en liberté.
Plus de 83 autres personnes ont été renvoyées devant le tribunal criminel de Dixinn. Le dossier est en attente de jugement.
Dans l’intervalle et pour cause de maladie, 4 de nos clients ont bénéficié de la semi-Liberté et du placement à l’extérieur.
Sur le plan de la légalité, cette mesure a été diversement interprétée par les observateurs.
Quelques semaines après, et contre toute attente, sans le moindre avertissement, Monsieur Abdoulaye Bah a été remis en prison pour violation des termes de la semi – liberté.
Cette remise en détention pour violation d’une condition de la semi liberté non prévue au paravent est également contestable.
En tout état de cause, tous les individus, hommes et femmes, naissent libres et égaux devant la loi
Nul ne peut faire l’objet de discrimination.
A l’analyse, sil faut se réjouir de la libération de 3 de nos clients, il ressort de l’analyse que la semi liberté accordée viole le principe de la légalité de tous devant la loi.
A ce titre, je pense à Monsieur Oumar Sylla alias Foniké Manguè, Ismaël Condé, Étienne Soropogui, Faya Norbert Kamano, Michel Zoumanigui, Moussa Toupé Barry et plusieurs autres qui sont toujours en détention.
A vrai dire, après plus de 9 mois de détention provisoire, sans risque de me tromper, vu les conditions de leurs détentions, on peut déduire qu’ils sont également malades
Conséquemment, ils peuvent aussi bénéficier de la semi-liberté et du placement à l’extérieur en attendant l’organisation de leur procès.
C’est aussi une façon de respecter le droit des détenus.
Me Salifou Béavogui