Les familles menacées de déguerpissement au quartier Kipé 2 étaient au tribunal de Première Instance de Dixinn accompagnées de leurs avocats pour se faire entendre sur la décision de l’Etat.
A l’absence de l’Etat représenté par l’agent judiciaire, l’audience a été reportée le 07 décembre prochain, apprend-t-on. Mais avant cette date, les représentants des 225 familles concernées par l’opération de déguerpissement ont demandé à la juridiction de tirer les conséquences de droit liées à la non comparution de l’agent judiciaire de l’Etat dans cette affaire.
Le même scénario se poursuit et perdure depuis le début de ce procès devant le TPI de Dixinn. A chaque rendez-vous, les représentants des 225 familles menacées de déguerpissement à Kipé 2, quartier de la commune de Ratoma, se rendent au tribunal avec leurs avocats. Mais, l’Etat guinéen, représenté par l’agent judiciaire de l’Etat, n’est toujours pas au rendez-vous. Ce qui amène la juridiction à reporter l’audience.
A en croire les avocats de familles constituées, l’Etat a brillé par son absence en raison du manque de pièce à conviction. C’est pourquoi diront-ils, les autorités n’ont pas d’arguments solides pour justifier leur décision de déguerpir des citoyens légalement installés et qui disposent de tous les documents nécessaires, attestant qu’ils sont propriétaires légaux des lieux.
« L’Etat n’attache aucun crédit à la bataille judiciaire qui est déclenchée, parce qu’il ne s’y attendait pas. Il avait voulu juste user de ses privilèges d’action d’office, de décisions exécutoires, de sa puissance publique, de l’argument de la force pour déguerpir des citoyens qu’il a lui-même régulièrement installé. Au soutien de ses prétentions et avec tous ce vacarme. L’Etat n’a pu produire aucune documentation, aucune pièce, attestant du classement de cette zone et de sa propriété même sur les lieux. L’Etat, dépouillé de tout argumentaire, a préféré aujourd’hui encore, briller par son absence, croyant que cette absence mettrait un terme au déroulement normal de cette procédure», a déclaré maître Paul Yomba Kourouma, au sortir de l’audience le vendredi 23 novembre 2018.
Fatigués par cette procédure, les avocats par la voix de Me Paul Yomba Kourouma demandent à la juridiction compétente de couper court pour se prononcer et tirer les concluions qu’il faut : « Nos écritures, notre réplique à la sèche conclusion de l’Etat, parce que non sous-tendue de pièces, ces écritures ont été déposées. Nous avons demandé de nous adjuger l’entier bénéfice de nos conclusions, de valider les arrêtés, les titres de propriété, les titres fonciers et autres documents relatifs à la propriété accordée aux différents occupants des lieux. Et, le dossier, sans désemparer, a été communiqué au ministère public pour ses observations, et un délai de deux semaines a été imparti à monsieur le procureur de la République pour déposer les dites observations à l’issue desquelles ce dossier pourrait être mis en délibéré pour qu’une décision puisse être rendue à la date de la convenance du tribunal ».
Thierno Amadou 0ury BALDE