Alors que la mise en place du comité de pilotage du procès du massacre du 28 Septembre est fortement contestée par l’avocat de Moussa Dadis Camara qui dit avoir la volonté d’attaquer l’acte du ministre de la justice Me Cheick Sako, désormais les débats sont accentués sur date du procès.
Sur ce, le Ministre guinéen de la Justice garde des sceaux a pris de nouveaux engagements le mercredi 20 juin en se réservant de toute annonce liée à l’ouverture du procès. « Je le dis solennellement ici, ce sera avec moi ou avec quelqu’un d’autre, l’affaire du 28 septembre sera jugée dans ce pays. Ceux qui en doutent encore, vous allez être surpris. Parce qu’il faut que les Guinéens lavent cet affront. Le comité de pilotage va commencer à travailler, puis le moment venu, il y’aura ce procès. Je ne suis pas magicien, je ne vais pas donner de date. Mais le procès se fera, il faut que ça soit clair pour tout le monde », a promis Me Cheick Sacko.
Mais de nombreux observateurs doutent encore de la tenue de ce propos. Pire, l’institution d’un comité de pilotage ne dégage pas l’unanimité. « À partir du moment où on crée un comité de pilotage, on veut créer un organe qui va diriger et organiser la procédure. C’est-à-dire, un organe qui se substitue aux magistrats ou acteurs de la justice. Or, l’indépendance de la justice voudrait justement que la justice ne soit pas soumise à l’influence d’aucun organe, d’aucune pression extérieure. Je suis entrain de tout faire pour avoir l’acte du ministre en main. Si j’ai l’acte du ministre, je vais pouvoir l’attaquer devant la cour suprême. Donc, j’étudierai l’éventualité d’attaquer l’arrêter de mise en place du comité de pilotage. Parce que nul n’est au dessus de la loi », a dénoncé Maître Jean Baptiste Jocamey Haba.
Ensuite a ajouté l’avocat de l’ex junte militaire, « je me dis que nous devons assumer les choses. Quand on avance des propos, il faudra les assumer. On ne peut pas dire que nous pouvons organiser le procès et enfin tendre la main ».
« Si c’est par la coopération qu’on peut obtenir de l’argent des Nations Unies et de l’Union Européenne tant mieux. Mais ces sommes doivent être injectées pour donner de moyens à la justice non pas pour intervenir dans un procès particulier. Or des personnes sont aujourd’hui désignées pour prendre part dans ce comité de pilotage pour intervenir. Ces personnes n’ont pas de place dans le comité de pilotage. Ce comité de pilotage lui-même n’a pas de place. Si les Nations Unies et l’Union Européenne veulent aider la Guinée elles peuvent le faire sans prendre parti. Mais malheureusement, elles ne sont plus neutres », a-t-il renchéri au micro de notre reporter.
A rappeler que le massacre du 28 septembre 2009 a coûté la vie à plus de 150 civils guinéens qui manifestaient à l’appel de l’opposition contre les velléités de Moussa Dadis Camara à se présenter aux élections présidentielles de 2010.
A suivre !
Thierno Amadou Oury BALDE
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