De nombreuses victimes d’expropriation ne décolèrent contre les nouvelles autorités qui, depuis l’avènement de la junte au pouvoir poursuivent les opérations de récupérations des biens de l’Etat.

Elles accusent le CNRD, Comité National du Rassemblement pour le Développement d’avoir inobservé les règles de procédure d’expropriation. C’est le cas des occupants de la Résidence 2000.

Lors d’une conférence de presse ce lundi, 07 mars, les avocats de la défense ont annoncé la saisine des juridictions pour faire valoir les droits de leurs clients.

D’après maître Sékou Koundiano, c’est en 1998 que les domaines de la Résidence 2000 ont été légalement acquis par la famille Kadoura (venue d’Espagne) à travers leur société SIPDC (société d’investissement des projets domiciliés et de construction).

A en croire cet avocat qui défend les intérêts des occupants de la Résidence 2000, le domaine récupéré récemment par le CNRD, était un dépotoir au moment de son acquisition par la famille Kadoura qui avait bénéficié de la garantie des autorités d’alors pour investir en Guinée.

« Effectivement l’Etat guinéen contractant, a accepté d’accomplir cette obligation en octroyant par voie de titre foncier suivant un décret, le domaine qu’on appelle Résidence 2000. Pour votre mémoire, il s’agissait d’un dépotoir. Le domaine quittait depuis l’ancienne Ambassade du Japon jusqu’au Palais du peuple. C’était vide et inoccupé. Monsieur Kadoura a commencé la construction par le remblai des lieux et c’est ce remblai-là qui porte aujourd’hui, les huit ou neuf immeubles de la Résidence 2000. Et pendant le règne du président Lansana Conté, il n’a jamais été question de remettre en cause la propriété qui a été acquise par la société SIPDC », a rappelé l’avocat.

 De poursuivre : « Même eux (les membres du CNDD) n’ont pas touché à la Résidence 2000 parce que quand vous connaissez l’histoire de la Résidence 2000, les risques qui ont été acceptés par la famille Kadoura, les investissements faits sur les lieux, vous ne pouvez pas imaginer un seul instant demander, la récupération de ces édifices-là ».

« En tant que président, Alpha Condé avait estimé dans un premier temps qu’il pouvait octroyer la partie remblayée à l’hôtel Onomo. Dans un premier temps, le pouvoir a été confronté à cette première difficulté parce que nous avons sorti preuve à l’appui les titres fonciers concernant cette partie et dont le pouvoir devrait respecter les engagements que l’Etat avait contractés avec l’investisseur. Mais malheureusement, le président de la République d’alors avait pris la décision de retirer cette partie remblayée qui porte les constructions de l’hôtel ONOMO. Nous avons protesté devant les juridictions et l’Etat guinéen a constaté notre propriété sur le domaine. Avec la violence de l’Etat, l’hôtel Onomo a pu être érigé et il est toujours sur le remblai construit par la Résidence 2000 ».

 

« Cette conférence de presse que nous animons n’est que le début d’une série d’actions à entreprendre. Dans les jours à venir, les actions judiciaires vont suivre. Nous ne comptons pas baisser les bras. Les institutions internationales seront saisies », a martélé Me Lancinet Sylla, un des avocats des occupants de la Résidence 2000.