A la CCIAG, les acteurs économiques des secteurs du commerce, de l’industrie, des BTP, de l’hôtellerie, de l’artisanat…, s’apprêtent à élire enfin un bureau national.

Dans cette ambiance de veillée d’armes électorale, les états-majors des candidats se démènent comme de beaux diables, afin de trouver la recette gagnante.

Sauf que cette élection censée remettre d’aplomb le secteur tertiaire guinéen, resté en jachère sur le plan institutionnel, durant toute la décennie écoulée, porte en elle les germes de la division.

Loin de nous toute volonté de jouer les cassandres, mais on voit mal un Bureau national issu d’un vote réservé exclusivement à des seniors du monde économique, répondre aux aspirations des commerçants, artisans et toutes ces petites mains de l’industrie locale.

L’indicateur d’exclusion dont nous faisons mention n’est autre que le fameux article 38 du décret portant statuts de la CCIAG.

Article qui stipule, je cite : «Le président du Bureau consulaire national de la CCIAG. Il doit être de nationalité guinéenne, justifier d’une expérience professionnelle de vingt (20) ans dans le monde des affaires (Commerce, industrie, économie, artisanat, hôtellerie, BTP et services, etc) et savoir lire et écrire couramment en français. La connaissance de l’anglais est un atout pour être président du Bureau national».

Une disposition qui fait un appel d’air à la vieille garde et à ses pratiques surannées, pas du tout catholiques, faites d’intrigues et de finasserie, qui ont empêché notre commerce d’éclore.

Ce plafond de verre qui a servi des années durant à maintenir la fine fleur de la jeunesse guinéenne, formée dans les grandes occidentales, ainsi que des startupers, et autres jeunes acteurs économiques, dynamiques et pleins de volonté, d’énergie et resautés, sous le joug d’opérateurs économiques ringardisés.

Il n’est donc pas surprenant que nous n’ayons pas de Golden Boys, comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal. Où l’âge ne constitue pas un handicap mais plutôt un atout et un adjuvant pour tirer le secteur tertiaire vers le haut.

Au regard de ce qui précède, on peut affirmer sans barguigner et sans risque de se tromper, que le ministre du Commerce s’est loupé cette fois-ci. Car c’est bien lui qui aurait soumis ce projet de restructuration du CCIAG à la bienveillance du président de la République.

Pour éviter donc des embrouilles à ce Bureau en gestation, il serait loisible pour le ministre Goumou, de rectifier le tir.

En biffant simplement cette disposition polémique qui vient parasiter ces dispositions générales. Afin de garantir un scrutin inclusif et transparent.

Ibrahima Sory Konaté