Les assises Nationales ont été officiellement lancées ce mardi 22 mars 2022 par le président de la Transition au Palais Mohamed V.

Placées sous le signe de la conquête de la « vérité » et du « pardon », elles dureront six semaines.  En président cette cérémonie de lancement, le Colonel Mamadi Doumbouya affiche sa volonté de tourner la page noire de son pays.

Dans un discours vraisemblable à un style poétique, le président de la transition et du CNRD promet d’être l’homme de la rupture et de tout mettre en œuvre pour une transition démocratique réussie.

 « A partir de ce 22 mars, nous chercherons dans le tréfonds de nos âmes, la force qui nous permettra de nous regarder en face, bien en face pour dire ce que nous nous sommes infligés. Nous nous sommes assez regardés en ennemis, trop de défiance remontant mille et une souffrance, trop de méfiance enfantant des rigoles de larmes passées sous silence », a-t-il lancé à l’entame de son discours.

Pour Mamadi Doumbouya, il est temps de s’arrêter un instant et de purifier le ciel guinéen.

Les guinéens n’ont plus besoins de se faire du mal comme dans les décennies précédentes où « les soleils pâles ont succédé des nuits sans étoiles ».

« Il y a tant de beauté à y inscrire… nous sommes tous les dépositaires de cette lumière léguée par nos ancêtres et qu’il faut préserver. C’est vers ceux-ci que je tends chaque jour mes modestes mains, afin de recueillir leurs bénédictions pour avoir la force et l’humilité de vous servir dans l’unité. L’unité de notre pays est la pierre de mon action. Je vous l’ai dit le 05 septembre 2021, je vous ai fait la promesse de porter à bout de bras notre volonté, notre aspiration de pardon et de rassemblement. Se rassembler pour avancer, se retrouver pour pleurer ensemble parce que nos âmes sont communes, parce que nos blessures sont communes, nos colères toutes aussi communes », a-t- il lancé.

Aujourd’hui révèle -t- il, c’est une évidence de relever que notre vivre ensemble est fortement entravée, le tissu social fragilisé.

« Les causes de cet état de fait sont multiples et complexes. Cependant, un effort se situe, les responsabilités s’imposent enfin à nous tous. Partant de ce constat, j’ai tenu à l’organisation de ces assises nationales dénommées journées de vérité et de pardon pour ainsi donner une occasion historique et unique aux Guinéens de se regarder en face, bien en face, les yeux dans les yeux et de parler franchement, à cœur ouvert », a laissé entendre le chef de la junte.

Daouda Yansané et TAOB