L’établissement d’un nouveau fichier électoral et l’organisation des élections seront les phases déterminantes de la transition dont la durée est fixée à 3 ans après l’approbation du CNT.

Pour le retour à l’ordre constitutionnel, le Gouvernement s’active sur le terrain après les consultations nationales et la vulgarisation du chronogramme de la transition. Sur ce, Mory Condé, ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation apporte certaines clarifications.

Alors la classe politique peaufine des stratégies pour reprendre les manifestations de rue en guise de protestation contre ce qu’elle qualifie de violation de la charte de la transition, les nouvelles autorités demandent d’éviter la répétition de l’histoire.

Ci-dessous,  les explications du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.

 

« Dans notre pays, tout ce que nous avons connu, comme difficulté, comme crise, comme violence, comme manifestation, ces 11 dernières années, c’était suite aux questions électorales. En 2010, nous savons tous comment et dans quelle condition l’entre-deux tours de l’élection présidentielle a été organisé en Guinée. Ça été émaillé par beaucoup de violences parce que simplement il y’avait une certaine méfiance et un manque de confiance entre les acteurs qui dirigent le processus. Également, après l’élection de l’ancien président Alpha Condé en 2013, il a fallu trois ans pour que les acteurs puissent s’accorder sur le minimum pour pouvoir organiser les élections législatives. Ces élections législatives là aussi ont été le prix de plusieurs âmes.

Des jeunes guinéens, de femmes et d’enfants guinéens qui sont tombés parce qu’il y’avait des discussions autour de la question du fichier électoral. Après les élections de 2013, pour la réélection du professeur Alpha Condé en 2015, nous avons connu les mêmes violences dans tout le pays et beaucoup d’âmes encore étaient tombées. Il a fallu 8 ans après 2010 pour pouvoir doter les conseils communaux d’exécutif dans les communes urbaines tout comme dans les communes rurales. Tout cela, c’est parce que la question liée au fichier électoral créait assez de complications entre les acteurs gouvernementaux, les acteurs politiques et les autres acteurs sociaux.

 

Donc, nous nous sommes dit, pour éviter ces cycles de violences que notre pays a connu, pour éviter que des guinéens se déchirent pour des choses pourtant que nous pouvons faire à l’image des autres pays, à l’issu du recensement général de la population, nous allons engager, le recensement administratif à vocation de l’état civil, pour permettre à notre pays de se doter d’un fichier électoral digne de nom.

L’un des rôles du CNT, c’est bien évidemment l’élaboration d’une nouvelle constitution, qui sera adoptée par voie référendaire. Une fois cette constitution adoptée par voie référendaire, l’erreur que nous avons commise en 2010, de faire élire un président de la République et lui donner la latitude d’installer les institutions à sa guise, sans une forte séparation des pouvoirs, cette fois-ci nous avons estimé qu’à la suite de l’adoption de cette nouvelle constitution par voie référendaire, il fallait aller vers l’installation de toutes les structures qui sont annoncées dans cette nouvelle constitution.

Ces institutions doivent être les textes déjà élaborés par le CNT, ces institutions vont être installées en bonne et due forme et ensuite aller aux élections locales. Ces élections locales vont permettre d’élire les conseils communaux des communes urbaines et rurales et aller vers les élections régionales. Vous n’êtes pas sans savoir que notre code des collectivités décentralisé en Guinée et nos lois disposent que l’ensemble des conseillers communaux urbains et ruraux d’une région doivent se retrouver 60 jours après l’installation des conseillers communaux pour élire le haut conseil régional des collectivités.

Après cette élection, au niveau régional, nous allons encore voir les imperfections que nous avons connu lors des élections locales ou référendaires pour l’adoption de la nouvelle constitution, nous allons apporter ces corrections sur le nouveau fichier électoral et aller vers l’élection de nos députés. A la suite de cela, les députés vont être installés et nous allons nous acheminer vers l’élection présidentielle. Mais bien avant, nous allons voir aussi est-ce qu’il y a eu des imperfections cette fois ci à travers l’établissement d’un fichier électoral qui puisse être à mesure d’unir les guinéens mais qui ne soit pas source de discorde ou de conflit.

Comme nous l’avons toujours dit, ni les membres du Comité National pour le Rassemblement et le Développement, ni les membres du gouvernement, ni les membres du conseil national de la transition ne seront candidats à aucune de ces élections, qui doivent être organisées pour mettre fin à la transition. Donc il n’y a pas raison de polémiquer. Lorsque ces élections législatives sont organisées, les députés installés, nous allons nous acheminer vers l’élection du président de la République qui sera ouvert à tous les guinéens, qui seront dans les mesures du possible et annoncés par les lois qui seront d’actualité. Une fois le président de la République élu, nous allons organiser son investiture et passer la main, au président de la République qui va être élu et ça marquera la fin de la transition.

Donc ce message, le président de la République a jugé qu’il fallait venir vers vous, avec le premier ministre, vous expliquer cela, et demander à tout un chacun le soutien de cet agenda de la transition afin que le délai qui a été validé par le Conseil National de la Transition qui est l’organe législatif, à travers une résolution qui est 36 mois, soit mis en œuvre. Il faut éviter que notre pays baigne dans de nouveaux cycles de violence que nous n’avons pas besoin ».

 Aissata BALDE