Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme Maître Moriba Alain Koné a ordonné la libération de plusieurs détenus à la maison centrale de Labé.  Il fonde sa décision sur les mauvaises conditions carcérales et les détentions arbitraires touchant plus 28 prisonniers .

Le garde des Sceaux l’a fait savoir en marge d’une visite qu’il a effectué lundi 06 juin, à la prison civile de la cité Karamoko Alpha.

Ci-dessous, sa reaction en substance .

Manquement des conditions de détention

Nous sommes venus pour constater les réalités de la population carcérale. Mais j’avoue que les conditions de détention ici sont tristes. C’est très alarmant surtout que nous avons repéré 28 cas de malnutrition, ce qui voudrait dire que l’alimentation qui est là n’est pas conforme. On a vu qu’il y a un stock de denrées qui est disponible, mais je crois qu’on ne donne pas suffisamment à manger aux détenus condamnés. Ce qui est contraire au contenu même du contrat qui lie la société au ministère. Nous avons constaté que la société exploite certains détenus et condamnés pour faire la cuisine. Ce qui est extraordinaire, ce n’est pas normal. Il y a aussi un manque d’hygiène. Le détenu qui vient de sa cellule arrive directement à la cuisine toucher les ustensiles. Ce qui n’est pas hygiénique et ce ne sont pas des cuisiniers professionnels.

Plus grave, on nous dit que ces détenus sont exploités moyennant 50.000 Gnf ou 100.000 Gnf.  Celle qui est là-bas comme cuisinière principale est payé à 150.000 Gnf, ce qui est une autre exploitation. En tant que ministre de la justice et des droits de l’homme, je m’érige contre ces pratiques et surtout contre ces genres d’exploitations.

 Evacuation des malades l’évacuation des malades

 Nous avons déjà engagé des procédures, le contrat avec cette société va être examiné et nous allons prendre des mesures. On ne vous dit pas ce qui va être fait mais vous allez entendre. Ce qui est sûr l’Etat prendra ses responsabilités. En ce qui concerne les malades, nous avons pris des mesures urgentes, nous avons demandé au procureur et au régisseur de les amener directement à l’hôpital pour les soigner parce que c’est la responsabilité de l’Etat -lorsque les gens sont en détention- de les soigner, de les nourrir, de les entretenir. Leur assurer la sécurité alimentaire, la sécurité physique. Donc, l’Etat doit prendre ses responsabilités.

Libération des prisonniers détenus pour des délits mineurs

En ce qui concerne les détenus qui sont là pour des infractions mineures ou des détenus pour lesquels, il y’a des confusions, nous avons ordonné directement la libération de quatre parce que ce n’est pas normal. Comme on le fait partout, si on constate des situations irrégulières de détention illégale, on ne peut pas s’empêcher d’intervenir. Nous avons constaté également qu’il y’a des sentences sévères et nous avons demandé de revoir parce qu’il est possible qu’un juge d’application des peines puisse revoir des situations qui ne sont pas vraiment conformes au droit ou à la loi.

Synthèse de TAOB