En réaction à la dissolution du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et à la convocation d’un journaliste dans un camp militaire, Habibatou Gologo, Directrice adjointe du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a déclaré : « Les autorités de la transition guinéenne ont décidé, le lundi 08 août, de dissoudre le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qu’elles qualifient de « mouvement de fait » et l’accusent de s’être « toujours illustré par la voie de la violence sur les personnes, la dégradation et la destruction des biens publics et privés, des actes d’incitations à la haine […] ».

Amnesty International est surpris par ces accusations car elle a toujours suivi et documenté les récentes manifestations du FNDC qui étaient de nature pacifique. Elle note toutefois l’usage excessif de la force et de la répression lors de ces manifestations

« Cette décision vient au moment où Mohamed Bangoura, directeur de publication du site d’information « Mosaïque » a été sommé le week-end dernier de se présenter dans les locaux de la direction du renseignement militaire de l’Etat Major des armées suite à la publication d’un article qui incriminait l’armée dans la disparition d’un camion contenant du médicament antalgique dans un camp. Au même moment, un autre journaliste Mamoudou Boulère Diallo d’Espace TV a été physiquement agressé par une équipe militaire. Ces agissements constituent une régression de la liberté de presse et d’expression.

« Amnesty International appelle les autorités guinéennes à mettre immédiatement un terme aux restrictions disproportionnées des droits à la liberté d’expression et à la liberté d’association et à respecter le droit de la population et de la société civile guinéennes   d’exprimer librement leurs opinions, y compris dans les médias ».

 

Complément d’informations 

Le Mouvement FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) est une coalition d’organisations de la société civile et partis politiques qui est à l’origine d’une série de manifestations entamées en octobre 2019 en Guinée pour protester contre la modification ou l’adoption d’une nouvelle Constitution.

Depuis lors, le FNDC a été au cœur de la plupart des manifestations pour dénoncer plusieurs violations des droits humains dont la dernière remonte à fin juillet, malgré son interdiction par les autorités. Contestant cette dissolution, le FNDC prévoit à nouveau des manifestations pour le 17 août 2022. Il y a un fort risque que cela soit interdit car les autorités avaient décidé en mai 2022 de bannir toute manifestation dans la rue et les places publiques.

Pour plus d’information ou demande d’interview, veuillez contacter Ousmane DRABO (ousmane.drabo@amnesty.org) ou press@amnesty.org