« J’ai rencontré M. Amadou Damaro, Dr Kassory Fofana et cie. Ils m’ont tous exprimés un certain nombre de préoccupations au nombre desquelles nous pouvons citer entre autres le fait que leurs dossiers soient jugés dans un délai raisonnable. En retour, je les ai rassurés que le département de la justice ouvre ses portes à toute revendication qui va dans le sens de la protection de leurs droits ».
Cette déclaration du garde des Sceaux, Ministre de la justice et des Droits Charles Alphonse Wright en marge de sa visite à la maison centrale de Conakry ne laisse pas indifférents les avocats des anciens dignitaires d’Alpha Condé inculpés par la CRIEF pour des faits de détournement de deniers publics, corruption, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux.
D’après les avocats de la défense, il s’agit d’une visite politique qui, selon elle devrait aboutir à la libération au moins des détenus malades.
« C’est des visites politique ça. Tu arrêtes quelqu’un parce tu prétends qu’il a détourné…tu le gardes sans le juger. Soit, on les libère ou on va au procès. C’est tout ce qu’on demande. On ne peut pas continuer à les garder indéfiniment. Ce sont des personnes malades, il faut soit les libérer ou les juger, pour éviter un deuxième cas d’une mauvaise surprise. Charles Wright est magistrat, il sait ce que dit la loi. Depuis le mois de mars ces gens sont en détention. En matière correctionnelle le mandat de dépôt c’est 4 mois, renouvelable une fois. On est dans la deuxième tranche des quatre mois », a indiqué Maître Sidiki Bérété, un des avocats des détenus.
Pour maître Sidiki Bérété, il y a un abus d’autorité de continuer à garder ses clients dans les cachots du désespoir sans la programmation d’un procès juste et équitable : « je ne suis pas contre les visites, mais je veux simplement qu’ils soient jugés à défaut de les libérer (…) Garder indéfiniment nos clients, c’est de l’humiliation. C’est de l’abus d’autorité, ce n’est pas normal, c’est un recul démocratique ».
Aissata BALDE