« J’étais là-bas, en Guinée Conakry. On a discuté. On est arrivé à un consensus (selon lequel) on ne peut pas dépasser les 24 mois. Si la junte maintient ce calendrier de trois ans, il y aura des sanctions de lourdes sanctions même. Trois ans au pouvoir avant un retour de civils élus, c’est inacceptable pour la CEDEAO».
Cette récente déclaration du président bissau-guinéen dans un entretien aux médias français RFI et France 24 en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, sonne comme une mise en garde à l’endroit des autorités guinéennes.
Si le président de la conférence des chefs de l’Etat de la CEDEAO, Umaru Sissoco Embalo se montre très décisif à travers ses propos, la junte au pouvoir en Guinée passe à l’offensive. Le secrétaire général et porte-parole de la présidence de la République, le colonel Amara Camara qualifie la sortie du président Embalo de « solitaire, irresponsable et inappropriée ».
Extrait !
« Nous regrettons cette sortie solitaire, irresponsable et inappropriée à l’égard du peuple souverain de Guinée. La fonction de président de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO requiert une grande exigence (de retenu). Ce statut ne donne pas le droit de parler et de décider en lieu et place de ses pairs avant même de les avoir consultés. Depuis son arrivée à la tête cette institution respectable, le président Embalo s’illustre dans ses prises de position personnelle au mépris de ses homologues.
D’abord, le bon sens et le respect de notre sous-région voudrait que l’on s’abstienne d’organiser des sommets de la CEDEAO en dehors des terres d’Afrique de l’Ouest…Cela démontre aussi le manque de rigueur en soit à certains moments. En imposant à ses pairs la tenue de ce sommet en dehors de son espace géographique, son leadership aura permis de de donner l’occasion aux autres de ne pas nous prendre au sérieux, à moins que ça ne soit son objectif. Dès lors, il est donc permis d’inviter le patron des chefs d’Etat de la CEDEAO, comme il le prétend, à œuvrer davantage pour l’honneur et la grandeur de nos peuples.
Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne voulons pas porter cette honte. C’est pourquoi le temps est venu de dire ce qui a été dit en Guinée et qui est archi-faux, décousu de tout sens. Ce dont il a été question dans les échanges, c’est le contenu du chronogramme de la transition.
Nous ne ferons l’objet d’aucune publicité pour personne ou quelque raison que ce soit. Le respect de notre pays et de nos dirigeants est la base de toute relation au sein même de la CEDEAO. L’instabilité ne peut-être une marque de Gouvernance ou un droit acquis. La démarche du Président Emablo procède d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée. Ça ne marchera pas. Parce que ses intentions et son orientation sont connues. Toutes les démarches menées par lui en lieu et place de la CEDEAO était de nature à entériner son choix de candidat pour les futures élections.
Nous ne laisserons personne prendre en otage la voix du peuple. Si cela nous vaut de l’acharnement, nous voulons rassurer la communauté nationale et internationale que le peuple souverain de Guinée sera au rendez-vous de l’histoire parce que nous ne reculerons pas. Nous invitons les uns et les autres à la vigilance.
Une autre évidence est le fait qu’il y ait une nouvelle dynamique dans nos pays qui est impulsée par une nouvelle génération de dirigeants à laquelle appartient le président Doumbouya qui ne fera pas de suivisme. Pour ceux qui interrogent l’histoire, on sait qu’en Guinée et partout dans le monde, le guinéen n’aime pas le manque de respect ou un quelconque diktat. Nous avons volontairement ouvert toutes nos portes à la CEDEAO, mais nous nous résignerons d’accepter que l’image souverainiste de notre si chère institution sous régionale ne soit pris en otage par des sorties non maitrisées et imprévisibles du président Embalo ».
A suivre !