La mobilisation est immense ce mercredi, 28 septembre à la Cour d’appel de Conakry qui abrite le procès du massacre de 2009 devant la juridiction adhoc.

De nombreux activistes des droits humains, des victimes et leurs avocats, des membres du gouvernemet et des hommes de médias sont au rendez-vous de ce grand procès.

On note également, la présence du Procureur de la CPI Karim Asad Ahmad Kahn, des représentants de l’ONU et de l’UE.

Pour cette première audience dirigée par le magistrat du siège Monsieur Ibrahima Sory 2 Tounkara, le procureur Algassimou Diall, ils sont onze (11) inculpés dont le Capitaine Moussa Dads Camara tous détenus à la maison centrale de Conakry à être entendus.

Ils sont reprochés des faits de meurtres, assassinats, viols, pillage, incendie volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, outrage à agent de la force publique, torture, enlèvement et séquestration, non-assistance à personne en dangers, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention illégale de matériels de guerre de première catégorie et complicités de ces informations.

En ce qui concerne l’ancien président de la transition, le Capitaine Moussa Dadis Camara, ses avocats relèvent des manquements liés à son incarcération à la maison centrale de Conakry.  D’autant plus que le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba qui a attenté à sa vie est aussi détenu dans la même prison.  Selon Pépé Antoine Lama, un des avocats de l’ex chef de la junte guinéenne, il serait nécessaire que les autorités judicaires prennent en compte ce facteur pour dit-il « respecter le statut d’ancien chef d’Etat » dont bénéficie son client.  

« Je n’ai pas encore visité sa cellule mais je peux vous dire que sa vie est en danger parce-que, il vit dans le même milieu que la personne qui a tenté de l’assassiner le 03 décembre 2009. On n’a même pas tenu compte de ces paramètres. On n’a pas tenu compte de son statut d’ancien chef d’Etat. On a préféré le cueillir comme ça comme un citoyen vulgaire pour le conduire manu militari et à tort d’ailleurs à la maison d’arrêt de Conakry », a déclaré maître Pépé Antoine Lama.

Cet avocat a également dénoncé la procédure ayant conduit à l’arrestation et la détention de son client Moussa Dadis Camara: « A l’entame de ce procès, le parquet près le tribunal de première instance de Dixinn qui est partie au procès au même titre que nous, a fait une interprétation tronquée des dispositions de l’article 352 du code de procédure pénale pour organiser l’enlèvement, le kidnapping et la séquestration de notre client ».

En se réjouissant de l’ouverture du procès des massacres du 28 septembre qui, selon lui, constitue l’occasion ultime pour son client de laver son honneur, Maître Pépé Antoine Lama ne demande que l’observation de la loi.

Thierno Amadou Oury BALDE