A la reprise du procès du massacre du 28 septembre ce mercredi 12 Octobre, le colonel Moussa Thiegboro Camara a continué a rapporté sa version.
Ayant nié les faits en clamant son innocence, l’ex-secrétaire d’Etat chargé de la lutte contre la drogue, les crimes organisés et les services spéciaux a rejoint sa cellule.
A tour de rôle, Marcel Guilavogui, ex-garde de corps du président Moussa Dadis Camara est passé au prétoire. Devant le juge, il a plaidé non coupable des faits qui lui reprochés en demandant sa libération : « J’ai fait 13 ans sans jugement et pendant ce temps mes enfants ont été abandonnés alors qu’on dit être dans un Etat de droit. Le 14 Juillet 2010, j’ai été déposé à la maison centrale de Conakry sans mandat. Dans cette prison, je suis tombé malade sans avoir de soins. Laissez-moi vous dire les prisonniers souffrent à Coronthie. Depuis 2011, je n’ai reçu aucun juge et aucun procureur non plus. Aujourd’hui je ne veux que ma liberté. 13 ans suffisent largement pour détention préventive ».
Face aux questions du magistrat de siège, Marcel Guilavogui déclare n’avoir jamais été le jour du massacre au stade. Selon lui, le 28 septembre il était à son bureau au camp Alpha Yaya Diallo.
« Ceux qui disent que j’ai commis de meurtres, pillages, vols à main armée, violences sexuelles n’ont qu’à apporter des preuves. Parce que je réitère que je n’ai jamais été au stade », a-t-il répondit.
En l’assommant de question, le procureur Amadou Diallo qui a fait lecture des procès-verbaux des magistrats instructeurs soutient que l’accusé ne peut nier sa présence au stade, sauf s’il opte pour la négation des faits. A l’en croire, Moussa Thiegboro Camara, Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo disent l’avoir vu et d’ailleurs certaines femmes victimes de viol auraient témoigné que c’est bien lui et sa troupe qui ont abusé d’elles.
Affecté à l’infanterie et en tant que garde de corps du président Moussa Dadis Camara à l’époque, le mis en cause a soutenu mordicus sa position : « J’étais sous le commandement du président. C’est ici à la barre que j’apprends qu’il y a eu une réunion à l’état-major à la veille du massacre du 28 Septembre. En tout cas, moi je n’ai jamais été au courant de ça ».
« Pour répondre au Colonel Moussa Thiegboro qui dit m’avoir vu au stade le jour du massacre du 28 septembre, je dirai simplement qu’il a de versions contradictoires. Tantôt, il dit avoir vu Marcel Guilavogui à la rentrée du stade, tantôt une personne qui lui ressemble et sa troisième version c’est soutenir m’avoir vu à distance. Les autres leaders je pense doivent être là pour témoigner ».
Par rapport à sa relation avec Aboubacar Sidiki Diakité, il répond que : « Entre Toumba et moi, il n’y a qu’un rapport de service. C’est lui qui commandait la sécurité présidentielle ».
« Au stade, vous avez blessé certains et à la clinique Ambroise Paré empêchez les leaders d’être reçus pour recevoir des soins ». Cette déclaration du procureur amène l’accusé à faire une révélation sur son état de santé en ces termes : « j’ai fait quatre mois à Donka parce que j’avais perdu ma mémoire ».
Sur le transport et la dissimulation des corps, il dit ne rien connaitre.
Pour la poursuite des débats de fonds, le dossier a été renvoyé le lundi ,17 Octobre prochain.
Depuis le TPI de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, Thierno Amadou Oury BALDE