En détention depuis neuf ans huit mois, l’accusé Mamadou Aliou Keita a comparu ce lundi 21 novembre, devant le tribunal criminel, délocalisé à la cour d’appel de Conakry.

Il est accusé des faits de viol collectif sur la personne d’Aïssatou Bah, la tante de son ex copine.

Dans un procès-verbal l de témoignage, la victime dit avoir été violée par trois gendarmes dont l’accusé Mamadou Aliou Keita au grand stade de Conakry.

A l’instar des coaccusés, l’officier de la gendarmerie clame son innocence dans cette affaire : « Tout être humain se trompe. « Mon accusatrice s’est trempée de personne, mais ce n’est pas moi, je ne l’ai pas violé ».

En répondante aux question des avocats de la partie civile, il nie avoir les déclarations consignées dans l’ordonnance de renvoi. Pourtant les enquêtes préliminaires prouvent que l’accusé serait à l’origine des tirs à gaz lacrymogènes ayant provoqué la panique avant que les choses ne dégénèrent.

« A notre arrivée, j’ai trouvé la police aux alentours du stade. J’ai aperçu une foule qui jetait des pierres aux agents de la gendarmerie. J’ai lancé automatiquement des gaz lacrymogènes sous l’ordre de mon chef hiérarchique.  Tout ce que me disait le chef j’obéissais. J’ai suivi l’ordre donné qui était celui de rester sur place ».

Par rapport à l’enlèvement des journalistes qui filmaient les événements, le mis en cause renchérit : « Le Colonel Tall m’a instruit d’embarquer des journalistes et de les déposer au haut commandement. Je ne fais qu’obéir à la discipline militaire en tant qu’exécutant. Je n’ai enlevé personne ».

Le jour du massacre réplique-t-il pour répondrai à une question des avocats de la partie civile, je n’ai vu que la foule et les policiers et gendarmes au stade. « Je n’ai jamais dit avoir vu des gens tomber. Je n’ai également pas dit avoir dit que j’ai vu sept (7) victimes », a-t-il laissé entendre.

Sur la présence des hauts officiers militaires au stade du massacre du 28 Septembre, l’accusé rapporte ces propos : « je n’ai ni aperçu Marcel, ni Thiegboro encore moins Toumba, personne n’est arrivée devant moi ».

TAOB