« (…) Si depuis plus de 13 ans je me suis battu corps et âme, jusqu’à ce que je sois devant votre auguste tribunal, quel que soit, les jours à venir, par la grâce de Dieu, je serai là devant votre tribunal, devant les éminents magistrats pour vous livrer ma part de vérité.
Mais vous dire un jour, deux ou trois jours, je ne suis pas un homme qui aime mentir, je veux vous dire tout simplement monsieur le président, dès lors que je vais me rétablir, je serai même plus pressé, en toute sincérité ».
Voilà comment le capitaine Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte au pouvoir de 2008-2009, a pu sollicité le renvoi de son dossier à une prochaine audience, invoquant des raisons de santé.
Convaincu par les arguments avancés par l’accusé, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a décidé de renvoyer l’affaire au 12 décembre 2022. Une décision qui n’est pas du gout des avocats de la défense notamment ceux qui défendent le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba.
« Sur la base de quoi le président a décidé en dehors des déclarations ? Nous aurions souhaité entrer en possession de son dossier médical, un document au moins qui atteste qu’il souffre de telle pathologie et que son état de santé ne lui permettait pas de comparaitre. Mais rien de tout cela n’a été vérifié. Sur la base de ses simples déclarations, le président a pris la décision de renvoyer cette affaire », a déclaré Me Lancinet Sylla, l’un des avocats de Toumba Diakité. L’avocat estime que l’ancien président n’a montré aucun document médical.
A en croire l’avocat, l’ancien président de la transition commence a avoir peur d’affronter la justice de son pays : « Il ne faut pas qu’il ait peur d’affronter la justice de son pays. Alors que les débats sont ouverts dans cette affaire, pourquoi a-t-il peur de venir affronter la justice ? Selon moi, il n’y a aucune preuve. Lorsqu’on fait état d’une situation, elle doit être prouvée ».
Contre les propos tenus par les avocats de Toumba Diakité qui ont déploré le renvoi de l’audience, en soutenant qu’aucune preuve n’atteste la maladie de M. Camara, Maitre Pépé Antoine Lamah s’inscrit en faux : « Quand il est rentré de Ouagadougou, depuis la première audience, il était prêt à prendre la parole pour livrer sa part de vérité. Malheureusement, ces derniers temps, il a eu des soucis de santé. Et si aujourd’hui, le tribunal en toute souveraineté, a décidé que c’est son tour de parole, mais qu’il ne sente pas bien, c’est tout à fait son droit de dire cela au tribunal. Le tribunal n’a pas d’autre obligation que de comprendre et de tirer toutes les conséquences de droit ».
« Ce n’est pas la peur d’affronter les débats. Ce n’est pas la peur de livrer sa part de vérité. Le président Moussa Dadis a toujours montré qu’il est pressé pour prendre la parole dans ce dossier pour livrer sa part de vérité. A l’audience prochaine, vous verrez, il sera en très bonne forme. Il va s’exprimer, il va faire face au tribunal et se défendra conséquemment », a rassuré l’avocat de l’ancien président du CNDD.
A suivre !
TAOB