A la reprise du procès sur le massacre du 28 septembre 2009 ce lundi 9 janvier 2023, l’ancien président de la transition Moussa Dadis Camara a pour la sixième fois donné ses versions des faits devant la juridiction criminelle de Dixinn délocalisé à Kaloum.

Dans sa déposition, l’ex-chef de la junte est revenu sur la mission d’enquête internationale : « J’avais demandé une mission d’enquête sur les évènements du massacre du 28 septembre. C’est dans ce sens que la commission d’enquête internationale a été mise en place pour savoir les degrés de responsabilité de auteurs et de leurs complices, les mettre aux arrêts et à la disposition de la justice pour faire la lumière ».

Sur les crimes perpétrés au stade du 28 septembre, l’ancien président du CNDD décline toute responsabilité : « je ne suis pas pénalement responsable, mais moralement je suis choqué de ce qui est arrivé.  Quand je serais acquitté, je vais le réitérer ».

En pointant un doigt accusateur sur son ancien aide de camp commandant Aboubacar Sidiki Diakité, Moussa Dadis Camara reconnait ses limites : «   on ne pouvait pas arrêter toumba sans qu’il n’y ait effusion de sang ».

« Si Toumba était suspendu et après révoqué de ses fonctions, il serait de difficile de l’arrêter. La suspension de Toumba n’était pas un avantage, il fallait le maintenir pour entreprendre les démarches de son arrestation », a-t-il déclaré à la barre.

Par rapport à sa tentative d’assassinat, il y a lieu de faire la différence entre les évènements du 3 Décembre et ceux du 28 Septembre rappelle-t-il.

« Après l’affaire du 28 septembre qui pendante devant la juridiction, il y aura une autre procédure judiciaire contre mon ancien aide de camp Toumba Diakité », annonce-t-il.

En ce qui concerne sa relation avec son ancien Ministre de la défense nationale le Général Sekouba Konaté, repond Moussaa Dadis Camara : « J’ai en confiance en lui et j’ai accepté qu’il assure l’intérim pour sauvegarder la paix. Mais c’est après que j’ai compris qu’il était contre moi ».

Parlant de son manque d’expérience dans la conduite de la transition, Moussa Dadis Camara renchérit : « L’inexpérience n’a rien à avoir avec les crimes commis au stades. Ceux qui ont commis les exactions sont responsables de leurs actes ».

Dans le même sillage, l’ancien président de la transition dément catégoriquement la déclaration de son ex-secrétaire permanent de Moussa Keita, qui, dans un procès-verbal soutien avoir entendu le président dire qu’il a envoyé Thiegboro pour le maintien d’ordre au stade.

« Thiegboro est un officier assermenté, il dit en principe ce qui est vrai. S’il n’a pas dit que je lui ai envoyé, sachez que vrai. Thiegboro et moi on se n’est pas vu le matin. C’est après les évènements, qu’il est venu me voir pour m’expliquer ce qui s’est passé et dans quelles conditions il a transporté les blessés à la clinique Ambroise Paré. Les hommes de Thiegboro n’ont jamais porté de bérets rouges à mes yeux », a-t-il indiqué.

D’ajouter : « je regrette très honnêtement ce qui s’est passé au stade comme tous les guinéens. Ce n’est pas le mauvais choix de ne pas demander pardon au peuple de Guinée, parce que la majorité de la population est analphabète pour comprendre ce message. Je ne demande pas pardon pour un crime que je n’ai pas commis. A cet instant, je ne demande pas pardon pour des gens qui ont commis des actes crapuleux ».

L’affaire est renvoyée au 10 janvier pour la poursuite de l’audience.

TAOB