L’ancien ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Dr Ibrahima Kourouma, et son ancien secrétaire général, Mohamed Maama Camara, sont poursuivis pour des faits de rébellion, destruction d’édifices privés, bris de clôture et enlèvement de bornes, abus d’autorité et de fonctions.

A l’audience du jeudi, 19 janvier 2023, cette affaire de Kaporo rails née du déguerpissement effectué en 2019 de 1 214 citoyens a fait objet de débats malgré la non comparution des prévenus.

Cette action en justice intentée par le collectif des déguerpis de Kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse enregistre des difficultés concernant la comparution d’Ibrahima Kourouma qui est en prison pour des faits de détournement de fonds après son inculpation par la Cour de répression des diffraction économiques et financières (CRIEF). C’est pourquoi le procureur Alpha Bacar Cissé demande au tribunal de clôturer les débats et d’ordonner les réquisitions et plaidoiries et de prendre la décision par défaut afin de sauvegarder le caractère contradictoire du débat. En se Basant sur les dispositions de l’article 872 du code de procédure pénale, le parquet a sollicité du Tribunal l’établissement d’une ligne téléphonique en vue d’interroger le prévenu depuis sa cellule.

Cette demande du ministère public a été dénoncée par la partie civile comme une dénégation du droit.  Pour Me Alpha Yaya Dramé, « vouloir suivre la logique du parquet, ça serait cautionner une bassesse, car si un prévenu n’est pas en fuite, il ne doit pas être jugé par défaut ».  En invoquant l’application de l’article 872 du code de procédure pénale, il a exigé du parquet l’apport de preuves matérielles prouvant l’impossibilité à comparaître.

La Défense quant à elle, a demandé sur la base des articles 554 et 484 du code de procédure pénale la réunion par la partie civile des moyens matériels nécessaires pour la soustraction d’Ibrahima Kourouma comme l’exige la loi  et l’interroger par téléphone.

Avant d’annoncer la fin des instructions définitives et le renvoi du dossier au 16 février 2023 pour les réquisitions et plaidoiries, le juge audiencier Amadou Sy, a indiqué durant l’audience que ce procès doit connaître son épilogue.

Alors que son client n’a jamais été entendu dans cette affaire, l’avocat de la défense Me Mamady Doumbouya a déploré la clôture des débats.  « On est un peu déçu dès lors qu’on a clôturé les débats alors qu’il n’y en jamais eu d’audition dans cette affaire. C’est vraiment décevant, parce que notre client est prêt pour venir donner sa version des faits », a indiqué l’avocat de l’ancien ministre de la ville et de l’aménagement du territoire.

Dans la même logique, Me Alpha Yaya Dramé a, à son tour fustigé la non comparution du ministre Ibrahima Kourouma devant le tribunal depuis le début des audiences : « On ne peut dire que c’est une victoire. Le parquet n’a pas fait le nécessaire pour faire comparaître M. Kourouma. Sans raison, on nous parle de difficultés rencontrées mais on ne nous dit pas la nature de la difficulté ».

Affaire à suivre !

Aboubacar Sidiki Camara  & TAOB