Accusé pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux au préjudice de l’État guinéen, Oyé Guilavogui, ancien ministre du régime d’Alpha Condé, a comparu pour la troisième fois devant la Cour spéciale de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) le mercredi, 5 avril 2023.

Lors de l’audience, il a nié les faits qui lui sont reprochés affirmant qu’il était déjà riche avant d’entrer au gouvernement, en 2011. À l’en croire, sa gestion dans les 3 départements ministériels (des postes et télécommunications, des transports et de l’environnement) l’a plutôt appauvri que de l’enrichir.

Accusé d’avoir acquis des biens immobiliers personnels et sociaux, y compris plusieurs dizaines de mosquées qu’il aurait construites, sans avoir donné une justification à la justice sur leur origine licite, Oyé Guilavogui dit avoir perdu les traces des pièces de l’acquisition des fonds mis à travers ses sociétés. Il a affirmé être victime d’un incendie dans le quartier Coronthie, situé dans la commune de Kaloum où toutes les pièces avaient été brûlées.

Par rapport aux mosquées qu’il aurait construites et les pèlerinages à la Mecque des personnes qu’il aurait financés, Oyé Guilavogui a refusé de commenter ces accusations.

Finalement, la Cour a renvoyé cette affaire au 19 avril 2023 pour la communication des pièces justificatives, les relevés bancaires du prévenu et la suite des débats.

À signaler que l’ancien ministre est également accusé d’avoir détourné les fonds alloués au projet de relance de la société de téléphonie mobile SOTELGUI, financés par la Banque chinoise « Exim Bank China » à hauteur de cinquante millions de dollars (50 000 000 USD), soit cinq cent milliards de francs guinéens (500 000 000 000 GNF).

TAOB