L’Assemblée Nationale a reçu le vendredi 20 juillet le ministre guinéen du budget. Ce dernier a présenté l’orientation budgétaire 2019-2021 devant certains représentants du peuple et acteurs de la société civile et du secteur privé.
Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée Nationale Claude Kory Kondiano s’est réjouit de l’instauration de cette culture de débat d’orientation budgétaire dans son pays. Selon lui, cet exercice participe à la « transparence financière » dans la gestion des ressources publiques. De surcroit le plus haut responsable du parlement guinéen a souhaité la pérennité et caractère inclusif et participatif des débats dans ce cadre.
D’après le ministre du Budget Ismaël Dioubaté, les grandes lignes du document décline l’ensemble des prévisions budgétaires de toutes les hypothèses de cadrage économique pour la période 2019-2021.
Pour le Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT 2019-2021) a-t-il précisé devant peu de députés présents dan la salle du parloir, « la projection des finances publiques est établie sur la base d’une prévision de croissance réelle du PIB de 5,9% en 2019 et de 6% en 2020 et 2021 ».
« Ce CBMT repose sur des hypothèses macro-économiques ainsi que des estimations de ressources et charges publiques », a rassuré le ministre Ismaël Dioubaté.
A dire vrai, le chef du département du budget affirme que : « la préparation budgétaire permet d’assurer une cohérence entre le budget et les politiques et actions prioritaires inscrits dans le PNDES (Plan National de Développement Economique et Social) ».
Le Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSCG) qui a pris part à la rencontre à travers son président Docteur Dansa Kourouma, a laissé entendre que les actions de la société civile doivent aussi s’inscrire sur le débat parlementaire. Ce, pour donner une certaine lisibilité à la gouvernance. Mais par manque de ressources humaines et d’aptitudes à mener des analyses et réflexions devant les institutions a indiqué le président du CNOSCG, la société civile pourrait bien être limitée dans ses actions.
« Plus on est capable de mener des réflexions avec une certaine indépendance, une certaine autonomie, on sera toujours dans l’action. Nos actions permettront d’améliorer la gouvernance, surtout la prise de décision quand il s’agit d’élaboration et la formulation de la politique budgétaire », a renchéri Dr Dansa Kourouma.
Représentant donc le secteur privé, M. Eric Benjamin dit avoir constaté pour dans le cadre du taux de pression fiscale une augmentation de celui-ci chaque année. Ce qui est tout à fait normal souligne-t-il en ces termes : «nous sommes restés sur notre faim quand nous avons lu les éléments de la loi de finances initiale 2018 qui, dans le cadre de l’augmentation du taux de pression fiscale, a plutôt augmenté la charge fiscale sur les entreprises ».
« Quand on regarde aujourd’hui la structure des recettes fiscales intérieures payées par les entreprises, vous vous rendrez compte aisément qu’il n’y a plus de 800 entreprises actives qui paient pour plus de 90% des recettes », poursuit-il.
Pour inverser la donne, le directeur général adjoint des affaires administratives et fiscales à Topaz a au nom du secteur privé interpelé le gouvernement : « Il serait intéressant que la première mesure, si nous voulons maitriser le potentiel fiscale, soit le recensement fiscale général sur toute l’étendue du territoire national. Cela participerait à la mise en place d’un peu plus de justice fiscale et de neutralité dans la mesure où chacun contribuerait en fonction de ses capacités».
Thierno Amadou Oury BALDE